Trois gilets jaunes ont été mis en examen à Angoulême pour avoir mis en scène une décapitation d’un pantin à l’effigie d’Emmanuel Macron lors d’une manifestation qui a eu lieu ce 21 décembre
Des gilets jaunes ont-ils commis un crime de lèse-majesté ? En effet, trois gilets jaunes ont été mis en examen ce vendredi 28 décembre après avoir mis en scène une décapitation d’un pantin à l’effigie d’Emmanuel Macron. Les faits qui leur sont reprochés remontent au 21 décembre dernier lors de l’acte 6.
D’après France Bleu Rochelle, les protagonistes ont été les organisateurs de l’acte 6 à Angoulême. Les trois ont passé la nuit au commissariat de police de la ville avant d’être mis en examen pour « provocation à la commission d’un crime non suivie d’effet, pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique (délit passible d’un an de prison) ».
Le média local va plus loin ajoutant que les trois personnes mises en examen l’ont aussi été pour « déclaration incomplète ou inexacte d’une manifestation de nature à tromper sur son sujet », c’est-à-dire la justice leur reproche d’avoir présenté la manifestation comme garden-party pour l’anniversaire de Macron, alors qu’ils ont occulté leur intention d’organiser un simulacre d’exécution.
« Les trois gilets jaunes placés sous surveillance policière »
France Bleu Rochelle a précisé que les trois gilets jaunes, deux hommes et une femme, ont pu regagner leurs domiciles, mais sont placés sous surveillance judiciaire. Ils devraient être entendus par un juge à la rentrée. L’avocat des gilets jaunes mis en examen dénonce une « lourde médiatisation » de cette scène.
Me Pierre-Henri Bovis dénonce en effet une « lourde médiatisation » dont sont victimes ces clients et parle d’un « événement qui relevait du second degré », d’une « pièce de théâtre organisée par des gilets jaunes pour des gilets jaunes ». L’avocat a aussi insisté sur le fait que l’événement avait été déclaré à la préfecture.
« Le gouvernement s’était indigné »
Il convient de souligner que ce simulacre d’exécution avait profondément choqué des membres du gouvernement. En effet, le 23 décembre, Edouard Philippe twittait à ce propos. « Un simulacre de décapitation du chef de l’Etat…Des agressions d’une violence inouïe contre des policiers…Des gestes antisémites en plein Paris…Il est hors de question de banaliser de tels gestes qui doivent faire l’objet d’une condamnation unanime et de sanctions pénales », menaçait le premier ministre.
Benjamin Griveaux avait aussi réagi, twittant dès le lendemain des faits : « Donc, ‘on’ lynche des policiers, ‘on’ chante la quenelle de Dieudonné à Montmartre, ‘on’ reprend les codes des années 30 pour renverser la République, ‘on’ décapite l’effigie du président…Derrière ces ‘on’, un seul visage, lâche, raciste, antisémite, putschiste ».