Un groupe de militaires a pris d’assaut la radio nationale gabonaise ce lundi 07 janvier 2019 annonçant « un conseil de restauration »
Assiste-t-on à un coup d’Etat militaire au Gabon ? En tout cas, tout laisse à le penser. En effet, un groupe de militaires ont émis, depuis la radio nationale, un discours dans lequel ils disent vouloir mettre fin au règne d’Ali Bongo Ondimba, président du pays frappé par une grave maladie.
« Gabonais, gabonaise. Je suis le lieutenant Ondo Obiang Kelly B, un commandant adjoint de la compagnie d’honneur de la Garde Républicaine, président du mouvement patriotique des jeunes des Forces de Défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS) », a déclaré le chef de file cité par les média gabonais.
Dans son discours, le chef de file du groupe militaire dit agir au nom du peuple gabonais. « La patrie nous a tout donné. Elle a fait de nous les personnalités que nous sommes. Nous ne pouvons l’abandonner au moment où elle a le plus besoin de nous », a-t-il souligné. Dans son discours, il a dénoncé les institutions « illégitimes et illégales » qui, selon lui, ont lâchement fait assassiner des jeunes compatriotes gabonais.
« Chers jeunes, il est temps de prendre notre destin en main. L’heure a sonné, le jour tant attendu est arrivé. Ce jour où l’armée a décidé de se mettre au côté de son peuple afin de sauver le Gabon du chaos », a lancé le chef militaire entouré de ses acolytes lourdement armés.
Depuis la prise de contrôle de la radio nationale pour le groupe militaire, c’est la confusion totale qui règne dans le pays. Le gouvernement assure avoir pris le contrôle de la situation et dans la foulée, des militaires ont été arrêtés. « La situation est revenue au calme. Les gendarmes qui assurent la sécurité de la radio ont pris le contrôle de toute la zone autour de la radio et de la chaîne de télévision nationales. Donc, tout est rentré dans l’ordre », a assuré Guy-Bertrand Mapangou, porte-parole du gouvernement au micro de BBC.
« L’Union Africaine et la France condamnent le tentative de coup d’Etat »
L’agence de presse britannique, Reuters, a fait savoir que quatre officiers de l’armée ont été arrêtés. La tentative de coup d’Etat a immédiatement été condamnée par l’Union Africaine. « L’Union Africaine (UA) condamne fermement la tentative de coup d’Etat de ce matin au Gabon. Je réaffirme le rejet total de l’UA de tout changement inconstitutionnel au Gabon », a déclaré Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA.
La France aussi condamné le putsch via son ministère des Affaires étrangères. Cette tentative intervient au moment où le président Ondimba, âgé de 59 ans, est touché par une grave maladie. Hospitalisé au Maroc depuis novembre, Ali Bongo Ondimba est en effet atteint d’un accident vasculaire cérébral. Son état de santé laisse penser qu’il n’est plus apte à diriger le pays.