Un rapport présenté par une agence de l’ONU souligne que le printemps arabe a coûté aux pays du Moyen-Orient 614 milliards de dollars, équivalant à 6% de PIB
Le printemps arabe a coûté aux pays du Moyen-Orient 614 milliards de dollars. C’est ce qui ressort d’un rapport d’une agence de l’ONU. Cette précision intervient au moment où des manifestations sont prévues ce vendredi en Egypte par des citoyens qui comptent faire part de leur amertume face à la situation économique difficile que traverse le pays.
Le chiffre, avancé par l’agence de l’ONU, est le résultat des changements de régime, des conflits sociaux persistants et des chutes de cours de pétrole depuis le printemps arabe de 2011. D’après l’agence de l’ONU, ce chiffre représente également 6% de Produit Intérieur Brut, selon des estimations faites avant les révolutions qui ont renversé 4 régimes et qui ont fait plonger le Yémen, la Syrie et la Libye dans la guerre.
« Nous n’avons pas vu un tel soutien dans les pays arabes »
Ces estimations qui proviennent de la Commission Sociale et Economique des Nations-Unies pour l’Asie Orientale sont les premières menées par une institution économique internationale. Certains déplorent le manque de soutien économique accordé aux pays arabes après ces révolutions.
« Nous avons vu en Amérique Latine, en Europe de l’Est et dans les Balkans le soutien qu’ils ont reçu afin de retomber sur leurs pattes après les conflits. Jusqu’à présent, nous n’avons pas vu un tel soutien dans les pays arabes », regrette Mohamed el Moctar Mohamed el Hacene, économiste.
Les cours du pétrole ont commencé à chuter en mi-2014 avant d’atteindre une baisse équivalant à 13 ans de chute en janvier. Une situation qui a durement frappé de grands pays producteurs de pétrole tels que l’Arabie Saoudite et d’autres pays dont le Liban qui dépendent des investissements provenant de citoyens vivant en Arabie Saoudite.
« Une Révolution du pauvre prévue ce vendredi »
En Egypte, les citoyens s’attendent au pire au moment où le gouvernement déroule des mesures d’austérité qui seront présentées au Fond Monétaire International (FMI) qui devra injecter 12 milliards de dollars dans l’économie égyptienne afin de renflouer la livre égyptienne. Le pays a enduré des mois de carences de denrées de première nécessité, telles que le sucre.
Il faut souligner que les différents gouvernements égyptiens qui se sont succédés ont évité ces mesures craignant des instabilités sociales dans un pays où le coût de la vie devient de plus en cher pour les habitants. Mais, le nouveau président Abdel Fatah Al-Sisi a fait savoir que l’Egypte n’a plus le choix. En attendant, un soi-disant « Révolution du pauvre » devrait avoir lieu au Caire ce vendredi.