Amnesty International déplore l’entrée en vigueur de la Loi Anticasseurs et exige du gouvernement qu’il l’abroge
La loi Anticasseurs du gouvernement français suscite inquiétudes et indignations. En effet, moins d’une semaine après son entrée en vigueur, les organisations des droits de l’homme n’ont cessé de monter au créneau exigeant son abrogation. Amnesty International n’est pas en reste.
Dans une interview accordée à France Info et publiée ce 14 avril, Nicolas Krameyer, responsable du programme Liberté d’expression et défenseurs des droits de l’homme d’Amnesty International, a fait part de l’indignation de l’organisation internationale et explique que toute la loi pose problème.
« C’est toute la loi qui pose problème »
« C’est toute la loi qui pose problème. On est très satisfait à Amnesty International avec d’autres organisations que le Conseil Constitutionnel ait joué son rôle et ait censuré l’interdiction administrative de manifester. Ce qui nous pose problème, c’est que c’est toute la loi qui est extrêmement problématique, et notamment la dissimulation de visage », explique Nicolas Krameyer.
Et d’ajouter : « (…) Là, on est en train de dire aux Français, si vous masquez le visage même partiellement, si vous vous mettez une écharpe sur le nez parce qu’il y a de gaz lacrymogène, que vous souhaitez protéger votre vie privée ou tout simplement parce qu’il fait froid, vous êtes susceptibles d’être interpellés, placés en garde à vue, déférés en comparution immédiate et vous risquez jusqu’à un an de prison. Voilà une loi totalement de circonstance, votée dans la précipitation, qui a été dénoncée par les organisations, et aussi par les instances onusiennes et le Conseil de l’Europe. »
« On est face à une dérive extrêmement inquiétante »
Nicolas Krameyer précise que dans un Etat de droit, cela ne peut être accepté. « Dans un Etat de droit, c’est inacceptable. Il y a un arsenal répressif en France largement suffisant. Il y a aussi la question du maintien de l’ordre. On est face à une dérive extrêmement inquiétante. Les stratégies de maintien de l’ordre favorisent ces violences en manifestations », déplore-t-il.
A la question de savoir ce qu’Amnesty International attend du gouvernement, il répond : « ce que nous demandons très clairement, c’est l’abrogation de ce texte. Ce que nous demandons avant son abrogation, c’est qu’à minima, les dispositifs ne soient pas utilisés parce que cela va conduire à des interpellations, des gardes à vue et des condamnations arbitraires en France. »
Pour lire l’interview dans sa version originale, cliquez ici : France Info