(Une analyse du journaliste iranien, Hamid Enayat)
Une désignation était attendue depuis longtemps mais dont peu de personnes connaissent la véritable raison qui a poussé les Etats Unis à prendre cette décision
Selon de nouvelles informations publiées par l’administration américaine, l’Iran serait responsable de la mort de plus de six cents membres des forces américaines en Irak entre 2003 et 2011. Ces statistiques n’incluent pas les milliers d’Américains blessés en Irak en raison des actions de Téhéran et de ses mandataires.
Ce rapport reprend également les conclusions d’une étude exhaustive de l’armée publiée en janvier et intitulée « L’armée américaine dans la guerre en Irak ». Les auteurs de l’étude ont examiné des dizaines de milliers de pages de documents, dont une grande partie avait déjà été classée.
Ils ont découvert que le régime iranien a mis au point une technologie sophistiquée et meurtrière, utilisée par ses mandataires irakiens contre les troupes américaines, notamment des éléments explosifs (EFP) et les munitions improvisées à l’aide de roquettes (IRAM). Le rapport note que la nature des opérations et l’emploi de ces derniers ont laissé aux commandants américains la certitude que ces armes faisaient partie d’une guerre par procuration menée par le régime iranien contre les États-Unis et par certaines parties du gouvernement irakien.
Le corps des gardes de la révolution islamique et sa force Qods ont joué un rôle central dans le soutien aux mandataires de la milice chiite qui utilisaient des armes iraniennes. Le rapport de l’Armée note que les principaux réseaux de militants chiites devaient tous leur puissance – et même leur existence – à la Force Qods du régime iranien et à son cruel commandant Qassem Soleimani.
Les efforts déployés par Téhéran pour tuer les troupes américaines en Irak au cours de cette période s’inscrivent dans une campagne de longue date visant l’armée américaine. En effet, l’Iran a joué un rôle important dans l’attentat à la bombe commis contre l’ambassade de Beyrouth en 1983, qui a coûté la vie à 241 membres des forces armées américaines et a contribué à la planification et au financement de l’attentat à la bombe perpétré en 1996 contre Khobar Towers en Arabie saoudite, qui a tué 19 aviateurs américains. Comme l’a souligné Brian Hook, conseiller politique principal auprès du secrétaire d’État et représentant spécial pour l’Iran le corps des gardes de la révolution islamique menaçait les troupes américaines depuis sa création.
On note aussi que le régime de Téhéran a également collaboré activement avec Al-Qaïda – hébergeant, formant et soutenant des agents d’Al-Qaïda pendant des années. Enfin plus récemment, le corps des gardes de la révolution islamique a travaillé en Syrie pour soutenir le dictateur Bachar al-Assad. Au Liban, les gardes continuent de soutenir le Hezbollah et ses efforts pour menacer Israël. Au Yémen, ces mêmes gardiens ont créé l’instabilité et soutenu les attaques contre des navires et des partenaires américains.
Bien que les États-Unis aient pris d’importantes mesures contre le corps des gardes de la révolution islamique, il reste encore beaucoup à faire. Il est grand temps d’imposer et d’appliquer au maximum les sanctions les plus sévères possibles contre les secteurs de l’économie iranienne qui sont associés au corps des gardes de la révolution islamique. La désignation des gardiens en tant qu’organisation terroriste étrangère offre désormais la possibilité de condamner pénalement des personnes en raison soutien qu’elles ont apporté au terrorisme.
Selon les estimations, le corps des gardes de la révolution islamique contrôle un vaste empire criminel, financier et industriel représentant entre 20 et 40% du produit intérieur brut iranien. Selon le Département du Trésor américain, le corps des gardes de la révolution islamique est l’acteur économique le plus puissant de l’Iran, dominant de nombreux secteurs de l’économie, y compris l’énergie, la construction et la banque et joue un rôle important dans le secteur pétrolier, minier, des télécommunications, de la pétrochimie, des technologies et de l’automobile.
Cette sanction sonne comme un ultime appel pour le gouvernement iranien de s’intéresser davantage au bien-être de son peuple qu’à celui de ses voisins. Les manifestations en Iran récentes laissent à penser que la patience des Iraniens à l’égard des politiques contre-productives du régime est en train de s’épuiser.
En le privant de financement pour promouvoir l’exportation de sa révolution islamique via ses opérations de terrorisme international, le corps des gardiens de la révolution va avoir beaucoup de mal à assurer sa subsistance. Ces sanctions supplémentaires vont également avoir des conséquences économiques sur les politiques du régime.
Une analyse du journaliste iranien, Hamid Enayat