Certains prédisaient son retour face à la crise profonde qui touche Les Républicains. D’ailleurs, au lendemain de l’annonce de la démission de Laurent Wauquiez à la tête du parti de droite, son nom avait fait la une des médias. Il venait ainsi de faire un bond de six points, totalisant 47% d’opinion favorable à droite et devenant de fait la deuxième personnalité la plus appréciée des Français.
Son retour avait été sur toutes les lèvres après l’échec cuisant de son parti aux Européennes. En effet, le candidat républicain, François-Xavier Bellamy n’a obtenu que 8,48%, l’un des pires scores du parti depuis plusieurs années. Désormais, il n’y a aucun doute que la droite est en train de mourir.
Le retour de Nicolas Sarkozy n’est pas une simple volonté politique nourrie par quelques personnalités de droite, proche de l’ancien président. C’est un retour voulu par une majorité des Républicains. En effet, un sondage publié le 5 juin dernier nous faisait part du sentiment qui règne au sein du parti LR où 59% des sympathisants estiment que Sarkozy est l’homme de la situation.
L’idée d’un retour de Nicolas Sarkozy était d’autant plus logique que le parti LR vit ses dernières heures. La mort du parti avait déjà été annoncée dans le passé, mais elle a été accélérée par le résultat catastrophique du candidat Bellamy qui venait ainsi d’assener le dernier coup de poignard à Wauquiez dont la gestion du parti n’a jamais fait l’unanimité.
La situation des Républicains est d’autant plus compliquée que 72 maires et élus de droite ont annoncé ce 9 juin, dans une tribune, avoir apporté leur soutien à Emmanuel Macron afin de bloquer la route à une Extrême-Droite, vainqueur des Européennes, et qui n’a cessé de gagner du terrain ces dernières années.
Mais, ce ne fut pas le seul argument pour que le retour de Sarkozy soit évoqué. En effet, la situation difficile de Macron, dont le gouvernement est fortement fragilisé par la crise des gilets jaunes et qui a consulté, à plusieurs recours, Nicolas Sarkozy pour obtenir des conseils sur la gestion de l’une des pires crises sociales depuis la Révolution française, a aussi fait naître l’idée d’un retour d’un homme fort à la tête de l’Etat.
L’avenir politique de l’ancien président a toujours été évoqué par la presse. Mais, au moment où ce retour politique, perçu par beaucoup à droite comme l’unique remède face à un parti malade, est désormais compromis par les ennuis judiciaires. Il faut reconnaître une chose : Nicolas Sarkozy a énormément de casseroles, ce qui complique sa résurrection politique.
En effet, ce mercredi, nous avons appris dans la presse que l’ancien président sera jugé pour corruption, une première sous la Vème République. Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir promis des faveurs à un magistrat en échange d’informations sur l’affaire Bettencourt. Si les faits sont avérés, il encourt 10 ans de prison.
L’ancien président doit aussi s’expliquer sur une autre affaire dite de Bygmalion, où il est accusé d’avoir illégalement financé sa campagne présidentielle de 2012. Et ce n’est pas tout. Le plus grand dossier qui le menace est celui du financement par la Libye de sa campagne présidentielle de 2007.
Autant de scandales judiciaires qui ne permettent plus à l’ancien président français, malgré une grande cote de populaire à droite, de revenir aux affaires. Sans ces ennuis judiciaires, les sympathisants de l’ex président auraient pu encore croiser les doigts, ce qui n’est plus possible. Pour celles et ceux qui rêvaient encore de revoir Sarko à l’Elysée, ce rêve est mort.