L’Unédic, association chargée de la gestion de l’assurance chômage en France, a publié jeudi 04 juillet, un rapport dans lequel elle a souligné les effets négatifs que la réforme de l’assurance-chômage pourrait avoir sur les demandeurs d’emploi en France
La réforme de l’assurance chômage, chère à Macron, pourrait avoir un impact très négatif sur les demandeurs d’emplois. En effet, un rapport confidentiel de l’Unédic que Lecourrier-du-soir.com s’est procuré ce jeudi explique en détails les points négatifs qui pourraient pénaliser un chômeur indemnisé sur 5.
Selon le rapport, à compter du 1er avril 2020, il faudra travailler pour ouvrir des droits à l’assurance-chômage et le gouvernement a mis en place des changements qui risquent de ne pas plaire à beaucoup de Français. Le changement le plus radical a été celui du délai à l’accession de l’assurance-chômage.
« Des changements drastiques »
En effet, une règle mise en place en 2009 permettait aux demandeurs d’emplois d’accéder à l’assurance-chômage après avoir travaillé au minimum 4 mois sur les 28 derniers mois. La règle avait été jugée efficace car ayant considérablement fait reculer le chômage quelques ans plus tard. Aujourd’hui, le gouvernement change tout. Désormais, pour accéder à l’assurance-chômage, il faudra travailler 6 mois sur 24.
L’autre changement intervient au niveau du principe de rechargements de droits mis en place depuis 2014 qui permet pour chaque jour travaillé de gagner deux jours d’indemnisation. Le rapport nous apprend que le seuil minimum de rechargement sera désormais ramené à 6 mois au lieu d’1 mois aujourd’hui. « Ainsi, que l’on soit salarié ou demandeur d’emploi en situation de cumul emploi-chômage, il faudra demain avoir travaillé 6 mois pour ouvrir un nouveau droit à l’assurance-chômage », note le rapport.
« 500 000 perdants »
Dans son rapport, l’Unédic souligne trois effets négatifs.
- Moins de demandeurs d’emploi ouvriront un compte : « un demandeur d’emploi qui n’a pas l’affiliation nécessaire avec la mise en place de ces mesures verra l’ouverture de son droit retardée, le temps qu’il puisse acquérir l’affiliation nécessaire, ou annulée », dénonce le rapport.
- Pour certains allocataires, la durée du droit sera plus courte : « les contrats de 24ème et 28ème mois ne sont plus pris en compte. Pour ceux qui n’avaient pas déjà 24 mois d’affiliation et qui ont travaillé le 24ème et le 28ème mois, la durée du droit sera réduite », souligne l’Unédic.
- L’allocation journalière sera plus faible pour les personnes ayant travaillé de manière discontinue sur la période de référence. « le capital ne diminuant pas, leur droit sera par conséquent plus long », précise le rapport.
Concernant le premier effet (moins de demandeurs d’emploi ouvriront un droit), l’Unédic note que 500 000 personnes seraient, chaque année, impactées par une ouverture de droit retardée ou annulée.
Pour lire le rapport original, cliquez ici : Rapport Unédic