Le corps de Steve Maia Caniço, disparu dans la nuit du 21 au 22 juin 2019, a finalement été retrouvé. L’autopsie confirme qu’il s’agit bien du corps de l’éducateur de 24 ans mort lors d’une intervention policière totalement insensée contre des jeunes fêtards, rassemblés sur un quai de la Loire, le soir de la Fête de la Musique.
« L’identification a été confirmée, grâce à un examen dentaire », a confirmé Pierre Sennès, Procureur de la République de Nantes. Il y a une semaine, une véritable mobilisation avait eu lieu en France où plusieurs centaines de citoyens, portant un t-shirt sur lequel il est marqué « Où est Steve ? », demandaient des comptes au gouvernement.
« C’est le point de départ », comme l’a si bien dit l’avocat de la famille du jeune homme. En effet, après la découverte du corps de Steve sans vie, il est temps que la justice française fasse la lumière sur une violente intervention policière qui certainement n’était pas nécessaire. Aujourd’hui, ce sont les méthodes de la police qui sont sérieusement remises en question dans cette affaire.
En effet, la situation est d’autant plus préoccupante qu’en 2017, lors de la Fête de la Musique, des jeunes s’étaient réunis au même endroit. A cette date, les forces de l’ordre, prenant en compte les risques qu’une intervention violente aurait engendrés en raison de la proximité de l’eau, avaient décidé « un repli tactique ». Une stratégie intelligente qui avait permis d’évacuer les lieux sans heurts aux environs de 05 heures du matin.
Cette année, l’intervention policière a été totalement différente. Dans des vidéos circulant sur la toile, les policiers avaient été prévenus par des jeunes fêtards que l’usage de la force était un danger, en raison de la proximité de l’eau. « Il y a la Loire ! », criaient certains à l’arrivée des forces de l’ordre.
Le plus grave dans cette affaire est l’usage disproportionné de la force au moment de l’évacuation des jeunes. En effet, dans des vidéos circulant sur la toile, l’on a pu voir des forces de l’ordre munis de gaz lacrymogènes ou de Taser s’en prendre aux jeunes fêtards. Ceux qui s’opposaient à l’opération d’évacuation avaient aussi été violemment tabassés.
Après la disparition de Steve, les forces de l’ordre ont été fortement divisées. Désormais, certains d’entre eux avouent avoir mis en danger les jeunes et rejettent la faute sur leur hiérarchie. « Notre but est de protéger les jeunes, pas de les mettre en danger. Cette année, il ne fallait pas intervenir ou il fallait leur trouver un autre lieu de fête », confie un policier cité par Médiapart. Un rapport de l’IGPN sera rendu public dans la semaine à venir.
Nul besoin d’entrer dans les détails. L’enquête est en cours et dans les jours qui viennent, nous aurons plus d’éléments sur une affaire troublante. Toutefois, cet énième incident de violence policière (survenu après plusieurs actes de violence totalement gratuits contre des Gilets Jaunes et des journalistes reporters) ne peut pas laisser Castaner intact.
En effet, depuis son arrivée Place Beauvau en octobre 2018, le ministre de l’Intérieur a montré qu’il n’avait aucune idée de la fonction dont il est en charge. Son travail a été très fortement contesté et compte tenu de la situation actuelle, il ferait mieux de rendre le tablier. Confier la sécurité intérieure de la France à Castaner est une grosse erreur.