Benjamin Netanyahou, premier ministre israélien, occupe, en plus de son poste de chef de gouvernement, 4 portefeuilles ministériels, de quoi susciter une indignation dans la presse israélienne dans un pays considéré comme la seule démocratie au Moyen-Orient
Benjamin Ministre est-il un homme à tout faire ? En tout cas, en Israël, ses méthodes parfois jugées anti-démocratiques et son implication dans un grave scandale de corruption provoquent souvent de très acerbes critiques à son encontre. Cette fois-ci, c’est le cumul de plusieurs postes de ministre par l’homme fort d’Israël qui alimente la chronique.
En effet, d’après le média israélien Times Of Israël, le gouvernement israélien a officiellement informé le Likoud que Benjamin Netanyahou, actuel premier ministre d’Israël, s’est auto-nommé ministre du Développement Social à la suite de la démission annoncée de Haim Katz, l’homme qui jusqu’ici occupait cette fonction.
En s’adjugeant ce poste, Netanyahou cumule désormais quatre postes ministériels en plus de son poste de premier ministre : ministre de la Défense, du Développement Social, de la Santé et de la Diaspora. D’après le même média, Netanyahou était contraint d’abandonner en mai dernier le poste de ministre des Affaires étrangères au profit d’Israël Katz, à la suite d’une plainte déposée contre lui auprès du Tribunal Suprême sur ses cumuls de fonction.
« Affaire 4 000 »
Mais, Netanyahou trouve toujours une stratégie pour justifier ses magouilles politiques. En effet, s’expliquant sur son auto-nomination au poste de ministre des Affaires étrangères en 2015, il se défendait d’avoir gardé ce ministère pour Isaac Herzog, à l’époque chef de file du parti Union Pro-Sioniste.
Une explication qui avait convaincu très peu d’Israéliens. En Novembre dernier, le premier ministre israélien avait pris de court de nombreux Israéliens annonçant avoir pris le contrôle du ministère de la Défense justifiant cette décision par le fait qu’Israël était « en pleine campagne militaire ».
La démission de Haim Katz intervient dans un contexte difficile pour Benjamin Netanyahou où lui et des ministres de son gouvernement sont impliqués dans des affaires de corruption. Rappelons que le premier ministre israélien est impliqué dans une grave affaire de corruption appelée « Affaire 4 000 ».
« Obtenir une couverture médiatique favorable »
Dans cette affaire, Netanyahou est en effet accusé d’avoir versé de l’argent à des médias israéliens afin d’obtenir une couverture médiatique favorable. Les faits datent de 2014 à 2017 lorsqu’il occupait le poste de ministre de la télécommunication. Dans cette affaire, Netanyahou aurait tissé des liens très étroits avec Bezeq, un géant de la télécommunication et le média israélien, Walla.
D’après Haaretz, qui cite un membre de l’accusation, il a été question de « contrôler un site d’information leader dans son secteur pour obtenir une couverture médiatique favorable ». « Le média devait obtenir en échange des retombées de la part du ministère de la communication, du ministre de la communication (à l’époque Netanyahou) et du Directeur général de ce ministère (Shlomo Filber) », note Haaretz.