Des centaines d’activistes se sont réunis à Paris ce mercredi 11 septembre en soutien aux 9 prévenus convoqués par le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Paris pour avoir décroché dans les mairies le portrait d’Emmanuel Macron dont ils dénoncent l’inaction climatique
Le procès qui risque de ternir davantage l’image de la justice française. Ce mercredi matin, des centaines de personnes se sont rassemblées devant le Tribunal de Grande Instance de Paris pour apporter leur soutien aux 9 prévenus convoqués par le tribunal pour avoir décroché le portrait de Macron dénonçant son inaction climatique.
Les militants écologistes avaient lancé cette initiative en début d’année. Dans un communiqué publié ce 21 février sur le site de Cop21.org, ils avaient expliqué leur geste. « Tant que le président Macron ne sera pas au rendez-vous de l’Histoire, nous laisserons dans chaque mairie ce vide illustrant si bien sa politique réelle face au péril climatique et à l’urgence sociale », expliquait Pauline Boyer, une des porte-paroles du mouvement.
Et d’ajouter : « le président Macron trahit les objectifs de l’Accord de Paris, ignore les 2 millions de citoyens qui ont signé l’Affaire du siècle et ceux qui se révoltent contre l’injustice sociale et fiscale, ne protège pas les plus vulnérables et nous fait risquer l’emballement climatique. Nous en avons assez des beaux discours et des grands débats, nous voulons des actes, immédiats, concrets, car nous n’avons plus le temps. Nous avons décidé de ‘sortir’ le président Macron pour lui faire voir le dérèglement climatique et l’extinction de la biodiversité en cours d’accélération et d’aggravation, pour lui faire entendre les clameurs des gens en colère ».
« Un procès politique ? »
Depuis, la machine judiciaire a été déclenchée pour traduire en justice tout citoyen ayant été impliqué dans le décrochage des portraits du président de la République dans les mairies. Ce 20 novembre, trois activistes toulousains avaient été convoqués au tribunal pour tentative de vol en réunion. En août dernier, d’autres activistes qui avaient décroché le portrait de Macron dans la mairie de Collias dans le Gard avaient aussi été convoqués à la gendarmerie.
Le procès le plus médiatisé est sans doute celui qui se tiendra ce mercredi à Paris. Sur les réseaux sociaux, les mobilisations ont été nombreuses et certains parlent déjà de « procès politique ». « Ce matin va se tenir à Paris le procès politique de celles et de ceux qui ont décroché les portraits d’Emmanuel Macron pour dénoncer son inaction climatique et sociale », a twitté Thomas Portes, membre du Parti Communiste Français.
Ce matin va se tenir à Paris le procès politique de celles et ceux qui ont décroché les portraits d’@EmmanuelMacron pour dénoncer son inaction climatique et sociale. Soutien total à ces militantes et militants. Votre combat est juste et légitime. #DecrochonsMacron pic.twitter.com/G4ZvYMNbME
— Thomas Portes ✊ (@Portes_Thomas) September 11, 2019
« 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende »
Pour Mathilde Panot, députée de la France Insoumise, c’est plutôt le gouvernement qui devait être en procès pour son inaction écologique et sociale. « En soutien aux 9 prévenus du TGI de Paris convoqués pour décrochage de portrait. C’est le gouvernement qui devrait être en procès pour son inaction écologique et sociale et non ces militants pacifistes », a-elle réagi.
En soutien aux 9 prévenus au TGI de Paris convoqués pour décrochage de portrait ! @AnvCop21
C’est le gouvernement qui devrait être en procès pour son inaction écologique et sociale et non ces militants pacifistes. #DecrochonsMacron pic.twitter.com/Yql4vNrXhX— Mathilde Panot (@MathildePanot) September 11, 2019
La mobilisation à Paris a été spectaculaire. En effet, de source fiable, plus de 200 personnes se sont rassemblées devant le tribunal dont 60 journalistes. Les prévenus risquent 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende, une condamnation qui risque de ternir l’image de la justice française, accusée ces dernières années d’être à la botte du président Macron.