Sandro Gozi vient de démissionner de son poste de conseiller à Matignon. Cette démission intervient après que l’ex secrétaire d’Etat italien dans l’équipe de Mateo Renzi ait été accusé de travailler pour le compte du gouvernement maltais tout en étant payé par le gouvernement français. Des accusations qu’il nie totalement dans une interview accordée au Parisien.
Dans son interview, il dit être victime de « viles attaques ». « Depuis que j’incarne cette idée de politique transnationale européenne, je fais l’objet de viles attaques de la part de nationalistes de tous bords, en France comme en Italie. Des dénonciations anonymes, des révélations ensuite infondées », dénonce-t-il.
A la question de savoir s’il a conseillé le gouvernement maltais tout en étant conseiller de Matignon, Sandro Gozi s’explique : « non. A partir du 1er août, j’ai travaillé pleinement pour le gouvernement français. En juillet, j’ai clos mes dossiers avec Malte ». Toutefois, le diplomate italien ne nie pas avoir travaillé pour le gouvernement maltais dans le passé.
« Je m’inquiète de l’état du débat public en France »
Et d’ajouter : « dès mon élection (en tant qu’eurodéputé), j’ai indiqué à Malte que je mettais fin à mon contrat. Courant juillet, je suis sollicité par Edouard Philippe pour devenir chargé de mission à Matignon. A partir du 1er août, je deviens salarié. Cette fonction m’a obligé à faire une déclaration à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP). Ce que j’ai fait. J’ai dû rectifier car je n’avais pas compris la subtilité de la notion de vie publique. En Italie, on doit indiquer seulement les activités institutionnelles, politiques. J’ai donc dû ajoute dans un deuxième temps, mi-octobre, mes autres activités professionnelles. »
A la question de savoir pourquoi il a démissionné si tout est clair, il rétorque : « je prends mes responsabilités, dans l’intérêt de l’image d’Edouard Philippe. Assez de cette instrumentalisation politicienne permanente ! Mais, je m’inquiète de l’état du débat public en France et en Europe où l’on bafoue toute bonne foi et présomption d’innocence ».
Sandro Gozi refuse de préciser le montant de son salaire, mais assure que son contrat n’était « important sur le plan financier ». Il a également précisé qu’il n’a pas été lâché par le premier ministre français. Un premier ministre qu’il a chaleureusement remercié pour lui avoir fait confiance.
Pour lire l’interview dans sa version originale, cliquez ici : Le Parisien