La France se dirige vers le pire. La Rotonde a été incendiée moins d’un an après l’attaque qui avait visé le Fouquet’s. Les deux lieux ont un point commun : ils ont tous deux reçu des candidats qui y avaient fêté leur victoire à la présidentielle. Nicolas Sarkozy en 2007 et Emmanuel Macron en 2017.
L’incendie qui a visé ces deux lieux est révélateur du rejet de l’élite française par un peuple à bout. Le fait qu’ils aient été incendiés par des manifestants en colère est la preuve évidente que le peuple abhorre l’ancien monde, totalement déconnecté des réalités actuelles d’un pays en pleine mutation.
Nous avons en effet appris ce 18 janvier que la Rotonde, cette célèbre brasserie où Emmanuel Macron avait fêté sa victoire le soir du second tour de la présidentielle a été visée par un incendie. L’origine de l’acte reste encore à déterminer mais la piste criminelle est déjà privilégiée. En effet, toute laisse à croire que l’acte a été volontaire et prémédité.
Nous avons aussi appris la tentative d’intrusion dans un théâtre parisien (Bouffes du nord) où Emmanuel Macron se trouvait en compagnie de sa femme. Pourtant, l’arrivée du couple présidentiel n’avait pas été inscrite à l’agenda présidentiel mais cela n’a pas empêché l’événement de fuiter. Il n’a suffi que d’un seul twitte incendiaire pour que des dizaines de manifestants en colère se ruent vers le théâtre.
Dans le twitte en question publié ce 17 janvier à 20h46 par le Comité de Grève du 12ème arrondissement de Paris, on pouvait lire : « Urgent ! Information confirmée. Macron vient d’entrer au Théâtre Bouffes du Nord pour assister à un spectacle !! Il se moque de nous ! SOYONS TOUTES ET TOUS DEVANT dès maintenant pour l’accueillir comme il se doit !! ». La présence de Macron a par la suite été confirmée par le journaliste Taha Bouhafs quelques minutes avant la mise à l’abri du couple présidentiel par les forces de l’ordre.
Nul besoin d’entrer dans les détails. Pour ce qui est de la Rotonde, les enquêtes se poursuivent et permettront de déterminer, au cas échéant, si l’incendie du restaurant a été volontaire ou pas. Pour ce qui est du théâtre Bouffes du Nord, Macron et la première dame ont pu, heureusement, regagner le cortège présidentiel sans coup férir sous haute escorte policière.
La vraie question à se poser est celle de savoir jusqu’où tout ceci va aller. Jamais dans l’Histoire de la France, la vie d’un président n’a jamais été aussi exposée. Aussi bien sur les réseaux sociaux que dans la vie réelle, les menaces contre Emmanuel Macron (que je condamne fermement) ont atteint leur paroxysme.
Pourtant, avec l’essoufflement du mouvement des Gilets Jaunes, on pensait que la situation s’était améliorée d’autant plus que les récents sondages nous ont appris que la cote de confiance d’Emmanuel Macron est en hausse (32% source BFMTV). Mais, apparemment non ! Ou les sondages nous mentent, ou certains projettent sérieusement de mettre fin à ses jours. Dans les deux cas, il faut agir très vite.
L’incendie qui avait visé le Fouquet’s et celui qui vient de viser la Rotonde ne sont pas des actes anodins. Ils ont une signification pour celles et ceux qui savent décortiquer un message politique. L’ancien monde n’est pas non seulement en train de se mourir, il risque désormais de se faire guillotiner par une colère populaire qui n’a plus de limite.
Si le président ne peut plus se rendre librement dans un théâtre pour assister à un spectacle, si les restaurants, bars et hôtels fréquentés par les élites sont pris pour cible par des citoyens issus de la classe moyenne, c’est que quelque chose ne va plus. Et si rien n’est fait, cela peut dégénérer à tout moment.
Les attaques qui visent Macron et son monde annoncent-elles une révolution sanglante à venir ? J’ose espérer que ce ne soit pas le cas. Mais, une chose est sûre : chaque jour qui passe, le pays semble se diriger vers une impasse. La tension sociale et la haine d’une partie du peuple envers son président sont tellement fortes que désormais tous les scénarii, même les plus ignobles, sont envisageables et malheureusement réalisables. Cela va très mal finir.