L’opération de propagande est en marche ! La cote de popularité d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe a rebondi. C’est ce que nous apprend un sondage d’IFOP pour le Journal du Dimanche (JDD). Les résultats se passent de commentaires : 43% des Français sont satisfaits du président de la République contre seulement 7% qui désapprouvent sa politique, nous dit-on.
Dans ce même sondage, le président de la République reste très populaire chez les personnes de plus de 65 ans, chez lesquelles il a d’ailleurs gagné 17 points. Macron gagne 9 points chez les cadres et 11 points chez ses électeurs de 2017. Chez les sympathisants LR, le président gagne 27 points.
Qu’en est-il d’Edouard Philippe, le premier ministre ? Ce dernier a recueilli 42% d’opinions favorables contre 36% il y a un mois. Le sondage nous apprend également que les électeurs les plus critiques aux actions d’Emmanuel Macron sont ceux du Rassemblement National et de la France Insoumise. Au RN, seuls 22% font confiance au président contre 20% chez les électeurs LFI, selon le même sondage.
Pas besoin d’aller plus loin pour s’apercevoir de la supercherie. En effet, c’est la deuxième fois en un mois qu’un sondage vient à la rescousse du pouvoir. Il y a une semaine, un sondage de l’institut d’Elabe pour BFMTV estimait à 93% le soutien des Français aux mesures de confinement annoncées le 16 mars par l’Exécutif. Et trois jours, un autre sondage nous disait que 75% des Français approuvaient les actions du gouvernement dans sa gestion de la crise sanitaire.
J’avais publié un édito le 21 mars disant que tous ces sondages étaient très loin de la réalité. Et je maintiens ma position. En l’état actuel, tout sondage sur une hausse de la popularité de Macron et de son gouvernement relève de la mauvaise foi. Soit les instituts de sondage ne vivent pas dans le même monde que le peuple français, soit ils sont payés pour déclencher une véritable opération de propagande afin de sauver le pouvoir.
Le gouvernement aurait en effet dû sortir très renforcé de cette crise sanitaire. Je rappelle qu’au soir du 16 mars, après son allocution, Emmanuel Macron avait obtenu l’immense opportunité d’avoir pratiquement sous son contrôle toute l’opposition qui, face à l’urgence sanitaire, ne voulait surtout pas donner le sentiment de politiser un drame national.
Cette opportunité a été gâchée depuis les révélations d’Agnès Buzyn qui a totalement désapprouvé la décision de tenir les élections municipales alors que le Coronavirus venait de terrasser des centaines de vies en France et qui a accusé l’Etat d’avoir négligé la gravité de la crise.
Depuis, le peu de crédibilité dont disposait le gouvernement s’est volatilisé et plusieurs plaintes ont immédiatement été déposées contre Buzyn et Philippe pour leur rôle dans l’échec de la gestion de cette pandémie. La situation s’est aggravée pour le pouvoir lorsque les Français ont appris, à leur grande surprise, que ce grand pays, seconde puissance économique européenne après l’Allemagne, n’avait même pas assez de masques chirurgicaux ni FFP2 pour protéger sa propre population.
Sur la question des masques, la communication du gouvernement est un fiasco total. Les promesses d’acheter des masques se multiplient mais toujours rien. Et les déclarations tenues par de hauts responsables du pouvoir ne passent plus. La réalité est que la France semble être à court d’argent pour acheter des masques et ça il faut oser le dire ouvertement au peuple. D’ailleurs, la décision prise récemment par le ministère de l’Intérieur de réquisitionner les masques des agents de la police en dit long sur la gravité de la situation.
La grogne populaire est là. Une grande partie du peuple est totalement opposée à la gestion de la crise par l’Exécutif et pour avoir une idée du rejet de sa politique, il suffit juste de voir comment un médecin de Marseille a été érigé en roi. Les applaudissements et les encouragements adressés à Raoult font aussi partie de ces signaux qui prouvent que désormais toute figure pouvant défier le gouvernement représente le salut du peuple.
Quand on en arrive là, c’est que l’Exécutif a complètement perdu le contrôle de la situation et est totalement déconnecté du peuple. Dans un contexte pareil, tout sondage qui fait croire que la situation s’est amélioré ou que le président et son chef de gouvernement ont trouvé grâce aux yeux des Français est une vaste fumisterie.