« Œil pour œil et le monde deviendra aveugle », disait Mahatma Ghandi. Aussi sage fût ce grand homme, il avait, cette fois-ci, totalement tort. Je suis loin d’être un rancunier et entre me venger et pardonner, je préfère toujours le second. Mais pardonner jusqu’à quand ? En un moment donné, il faut savoir dit « non », s’opposer à l’oppresseur, lui déclarer frontalement la guerre et prendre le risque de la perdre ou de la gagner. Dans les deux cas, on en sort victorieux. En cas de défaite, la génération future ne vous reprochera pas d’avoir tendu la joue par lâcheté. En cas de victoire, vous honorez votre peuple pour l’éternité.
Le calvaire des ressortissants africains vivant en Chine dépasse tout entendement. La situation à laquelle ils font face est totalement inadmissible et exige une condamnation ferme dans les quatre coins du monde. En effet, en pleine guerre contre le Covid-19, alors que la Chine a été le premier foyer de Coronavirus dans le monde (même si l’origine du virus reste à déterminer), comme par hasard, les autorités politiques chinoises veulent désormais faire porter le chapeau aux pauvres Africains qu’ils accusent à tort de propager le Covid-19 dans le pays.
Depuis quelques jours, l’oppression dont ils sont victimes dans ce pays est indescriptible. Chassés de leurs appartements, forcés à faire des tests, tabassés par des policiers qui agissent en toute impunité, menottés, humiliés publiquement, les citoyens africains résidant dans la localité de Guangzhou ressemblent à des parias, voire pire.
Le traitement inhumain réservé aux Noirs africains vivant dans cette partie de la Chine est d’autant plus troublant qu’il y a tout juste trois mois, lorsque les Chinois étaient victimes d’un racisme primaire de la part de beaucoup d’Occidentaux, la communauté chinoise vivant en Occident n’avait pas hésité à réagir, allant jusqu’à promouvoir un Hashtag « Je ne suis pas un virus » pour faire part de son indignation. En février dernier, quand Trump parlait de « virus chinois », ses propos avaient failli provoquer une véritable crise diplomatique entre Pékin et Washington.
Pourtant, trois plus tard, ceux (les Chinois) qui s’offusquaient que leurs citoyens soient victimes d’injures racistes, parce qu’originaires du pays d’où le coronavirus aurait été détecté pour la première fois, ferment totalement les yeux et feignent d’ignorer l’humiliation que leur propre gouvernement inflige à des centaines d’Africains dont le seul tort est d’avoir la couleur noire.
Des faits pareils, on en compte des centaines et il se trouve que les Africains sont les cibles privilégiées. Ainsi, en Occident, les joueurs victimes d’insultes racistes sur les terrains de foot sont les Africains. En Libye, il y a deux ans, celles et ceux qui étaient vendus dans des marchés aux esclaves (rappelant une triste époque de notre Histoire) sont des Africains. Aux Etats-Unis, au Brésil et partout ailleurs, les Africains sont bannis, rejetés et ostracisés. On ne veut d’eux que lorsqu’ils acceptent de se comporter comme des esclaves prêts à sacrifier le peu de dignité qui leur reste.
Pourtant, tous les peuples qui vivent sur le continent noir y sont mieux traités que chez eux. Les touristes européens, asiatiques…sont des rois en Afrique. Même les Libanais, connus pour leur haine viscérale à l’égard des Noirs, jouissent d’une impunité totale lorsqu’ils s’installent en Afrique pour vivre sur le dos des Nègres.
Si les Africains pensent que les choses vont continuer ainsi, ils se trompent lourdement. Je n’incite pas à la violence et je fais remarquer qu’il serait extrêmement périlleux de généraliser en mettant tous les Chinois dans le même panier. Toutefois, il est temps que l’Africain se réveille et qu’il apprenne à infliger aux peuples qui le méprisent le même traitement. Car l’amabilité, la bonté et la gentillesse ont des limites.
Il est inacceptable que les Chinois qui ont récemment jeté leur dévolu sur l’Afrique (en raison de ses ressources naturelles) puissent traiter les Africains de la sorte. Trop, c’est trop. Désormais, il va falloir penser à la riposte. Œil pour œil, dent pour dent.