Emmanuel Macron et son Premier ministre veulent déconfiner la France contre vents et marées, et ça risque de très mal finir pour eux. En effet, ce 28 avril, la décision du gouvernement a été actée. Les Français devront reprendre le chemin du travail pour sauver une économie au bord de la faillite.
Ce mardi, le Premier ministre, désormais capitaine d’un bateau qui tangue, assume totalement le risque de renvoyer des millions de Français au travail, avec tous les risques que cela représente, tout en émettant quelques réserves : « si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai ou nous le ferons plus strictement ».
Dans l’Hémicycle, une panoplie de mesures a été annoncée mais certaines posent un vrai problème et risquent sérieusement d’accentuer la guerre entre le pouvoir et l’opposition. En effet, le gouvernement, contre vents et marées, est déterminé à rouvrir les écoles. Une décision à laquelle s’opposent plusieurs élus et enseignants qui refusent d’être la chair à canon d’un gouvernement qui semble être dépassé par la crise.
« On a vraiment l’impression d’être la chair à canon », a déploré Delphine Moulinot, secrétaire départemental SE UNSA, interrogée ce 29 avril par la radio RJFM. « On a reçu aucune garantie au niveau de la sécurité des personnels. On a même plutôt régressé puisqu’hier le ministre a annoncé que les enfants n’auraient aucune mesure barrière à respecter si ce n’est la distanciation sociale. On sait pertinemment qu’en maternelle, ça n’existe pas, c’est impossible de faire respecter une distance d’1,5 mètre à chaque enfant, c’est impossible de la respecter avec ses enfants (…). C’est des enfants avec qui on ne peut pas mettre en place cette distanciation sociale », a-t-elle ajouté.
Depuis une semaine, il n’y a pas que les enseignants qui s’insurgent contre le gouvernement. Les maires aussi. En effet, de plus en plus d’élus ont catégoriquement refusé de rouvrir les établissements de leurs communes le 11 mai, tel que voulu par le gouvernement, défendant l’idée de ne surtout pas mettre en danger les enfants.
Cependant au-delà de la question de la réouverture très controversée des écoles, il y a une autre question qui pourrait affaiblir l’Exécutif : les masques. Et là, les contradictions (ou les mensonges de l’Etat) sont tout simplement insupportables. Edouard Philippe a annoncé ce mardi que l’Etat fournira des masques aux collégiens « qui n’auraient pas réussi à s’en procurer » car le port (de ce masque) leur sera obligatoire.
Si l’Etat promet de fournir des masques aux collégiens, on peut le croire sur parole car ce n’est pas mission impossible. Mais, la vraie question est celle de savoir s’il sera capable d’assurer l’obtention de masques pour le grand public. En effet, cette question est d’autant plus pertinente qu’il y a trois jours, une note gouvernementale révélait que la France devait manquer de masques le 11 mai.
Autrement dit, le 11 mai, ce seront des millions de Français qui seront obligés de se rendre au travail sans pouvoir se protéger. Je tiens d’ailleurs à rappeler qu’au moment où je rédige ces lignes, plusieurs citoyens sont à la recherche de masques de protection (pour eux et pour leurs enfants) en vue du déconfinement et n’en trouvent pas car les pharmacies n’en disposent plus.
Et ce n’est pas fini. Le Premier ministre a aussi annoncé l’objectif du gouvernement de tester au moins 700 000 personnes par semaine. Mais là également, le gouvernement a du mal à convaincre car les professionnels de santé n’y croient pas un seul instant. « Moi, je serais très, très étonné si on faisait effectivement déjà aujourd’hui 300 000 tests par semaine », explique Philippe Froguel, généticien et endocrinologue au CHRU de Lille.
Philippe a commis trois péchés capitaux et il les paiera très cher. Il veut renvoyer les enseignants dans les salles de classe alors que dans des pays très touchés par la pandémie tels que l’Italie, les autorités ont tout simplement décidé de rouvrir les écoles en septembre afin de garantir non seulement la santé des enseignants, mais aussi et surtout celle des enfants. Le gouvernement assure la livraison de masques aux collégiens mais reconnaît, dans une note, qu’il n’y aura pas suffisamment de masques le 11 mai. Et pour boucler la boucle, il se livre à une véritable stratégie de communication en annonçant 700 000 tests sans avoir la certitude de pouvoir tenir une telle promesse.
L’opposition est en colère. Et pour cause ! Le gouvernement de Philippe, depuis le début de la crise, s’est livré à des mensonges, des tâtonnements et des imprécisions qui risquent de coûter très cher à Emmanuel Macron qui rêve de briguer un second mandat à la tête de la France. Et cette gestion de la crise, il faut oser le dire, a été désastreuse.
Désormais, il reste à Edouard Philippe (qui avait pris la dangereuse décision de maintenir les élections municipales contre l’avis de Macron) de prier pour qu’il n’y ait pas de rebond de contaminations à partir du 11 mai. Car, si cela venait à se produire, il peut avoir la certitude totale d’avoir tué le quinquennat de Macron, déjà très fragilisé par une série de crises sociales.