Le FBI a publié par erreur l’identité d’un diplomate saoudien soupçonné d’avoir tissé des liens très étroits avec deux pirates de l’air qui avaient perpétré les attentats du 11 septembre
Une grosse bourde qui ne passe pas inaperçue. Le FBI a commis une grosse erreur ce mercredi en rendant publique, par inadvertance, l’identité (le nom) d’une autorité saoudienne vivant à Washington et que les agents de renseignement soupçonnent d’avoir tissé des liens avec deux des pirates de l’air qui avaient attaqué les deux tours jumelles.
La révélation de cette information a été faite par Yahoo qui explique que la publication de l’identité de ce monsieur s’est produite à la suite d’une plainte déposée par des familles de victime qui accusent le gouvernement saoudien d’être impliqué dans les attentats du 11 septembre 2001.
« Les familles des victimes ne décolèrent pas »
Toujours selon Yahoo qui cite un membre d’une des familles des victimes, cette faille représente une étape charnière dans cette affaire qui dure depuis déjà plusieurs années, car elle confirme, pour la première fois, qu’il y a bien un lien très étroit entre les terroristes et le gouvernement saoudien.
Les familles des victimes ne se font plus de doute que les attentats du 11 septembre sont couverts par le gouvernement américain pour protéger le royaume saoudien. « Ceci prouve que le gouvernement des Etats-Unis cache l’implication de l’Arabie Saoudite. Ceci démontre qu’il y a une chaîne de commandement qui part de l’Ambassade saoudienne et qui descend jusqu’au ministre des Affaires Islamiques (basé à Los Angeles) et ensuite aux terroristes », dénonce Brett Eagleson, porte-parole des familles. Une fois alerté par la presse, le FBI a immédiatement retiré la publication.
Il convient de rappeler qu’en 2017, plusieurs compagnies d’assurance avaient porté plainte contre des banques saoudiennes à qui elles réclamaient le versement 4,2 milliards de dollars dans leur rôle dans les attentats du 11 septembre 2001. Dans la presse, on avait appris qu’il s’agissait de 12 compagnies d’assurance américaines qui avaient porté plainte contre des entreprises liées à la famille Ben Laden. Les plaintes avaient aussi visé des banques saoudiennes et des associations caritatives.
« Des banques et des associations caritatives au cœur des attentats »
Dans un communiqué, les compagnies d’assurance expliquent : « Al-Qaida n’aurait pas pu planifier, coordonner et mener avec succès ces attaques du 11 septembre (sans l’aide de ces entités saoudiennes, ndlr) ». Le communiqué accuse ces entités d’avoir apporté un soutien (financier ou matériel) aux terroristes et parle d’attaques préparées depuis des années.
Jurist.org, média spécialisé dans les affaires juridiques, avait aussi dévoilé les entités visées par cette plainte. Il s’agissait en effet de la Banque Commerciale Nationale, de la Banque Al-Rajhi, de la compagnie Mohamed Ben Laden et de la League des Musulmans du Monde ainsi que d’autres associations caritatives. Les compagnies d’assurance qui ont porté plainte cherchaient à récupérer les sommes versées par des assuré-e-s, victimes de dommages matériels ou physiques durant les attentats du 11 septembre.
« 4,2 milliards de dollars de dommages et intérêts »
Dans la plainte déposée à New York, les plaignants réclamaient 4,2 milliards de dollars de dommages et intérêts, de dédommagement au triple et de dommage punitif. Rappelons que le bras de fer entre les familles des victimes des attentats du 11 septembre et le gouvernement saoudien se poursuit depuis plusieurs années.
Pendant deux décennies, le gouvernement saoudien bénéficiait d’une immunité dans les procès en lien avec le 11 septembre, mais en septembre 2016 le Congrès américain avait rejeté le véto de Barack Obama en demandant que l’Arabie Saoudite soit poursuivie dans cette affaire. Depuis, Riyad n’a cessé de nier toute implication dans cette affaire. Rappelons que les attentats du 11 septembre 2001 avaient fait plus de 3 000 morts. Des avions détournés s’étaient effondrés au World Trade Center, au Pentagone et dans une base militaire en Pennsylvanie.