François Hollande a annoncé ce jeudi 01 décembre 2016 qu’il ne se présentera pas pour la présidentielle de 2017. Une décision politique largement commentée dans la classe politique française
Coup de massue pour les partisans de François Hollande. L’actuel président, François Hollande, a annoncé ce jeudi depuis l’Elysée qu’il ne se présentera pas aux prochaines élections présidentielles de 2017. Une annonce qui arrive au moment où le président français connaît une chute drastique dans les sondages.
S’adressant en direct au peuple français, François Hollande dira : « je m’adresse à vous ce soir pour vous faire connaître la décision que j’ai prise dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. Depuis mai 2012, c’est à dire la date à partir de laquelle je suis devenu président de la République, j’ai agi avec les gouvernements de Jean-Marc Ayrault et de Manuel Valls pour redresser la France et la rendre plus juste ».
« J’ai aussi voulu placer la France au premier rang »
Dans son allocution, le président français tente de défendre son bilan. « Aujourd’hui, au moment où je m’exprime, les comptes publics sont assainis, la sécurité sociale est à l’équilibre et la dette du pays a été préservée. J’ai également voulu que notre modèle social puisse être conforté parce que c’est notre bien commun. Je l’ai même élargi pour permettre à ces travailleurs qui avaient commencé très tôt leur vie professionnelle de partir plus précocement à la retraite ».
Français Hollande dit vouloir placer son pays au premier rang. « J’ai aussi voulu placer la France au premier rang, au premier rang de la lutte contre le réchauffement climatique et c’est à Paris, oui à Paris, que l’accord historique a pu être signé et qui a engagé le monde entier ».
« J’ai fait avancer les libertés »
Parlant de l’éducation, François Hollande lance des piques à son prédécesseur, Nicola Sarkozy en disant : « j’ai voulu aussi que l’école dispose des moyens indispensables, ceux-là même qui lui avaient été ôtés dans la période précédente parce que l’école est le pilier de la République ».
Le président qui ne briguera qu’un seul mandat se targue aussi d’avoir fait des progrès sur les libertés. « J’ai fait avancer les libertés. Le mariage a été ouvert à tous les couples. L’égalité entre les femmes et les hommes a été renforcés et la lutte contre les discriminations, celles qui blessent, a été amplifiée ».
Le successeur de Nicola Sarkozy ne s’arrête pas. Il se vante d’avoir modernisé la démocratie française. « J’ai également modernisé notre démocratie avec la France territoriale, celle dont on parlait régulièrement et qui n’était jamais faite, avec la fin du cumul des mandats et avec également la transparence que j’ai imposée à tous les élus, à commencer par moi-même pour être dans l’exemplarité ».
Sur le chômage, la promesse phare de sa campagne de 2012, François Hollande dira : « j’ai consacré avec mes gouvernements toute mon énergie, j’ai pris tous les risques, j’ai allégé les charges des entreprises parce que c’est la condition pour qu’il y ait davantage d’emplois. J’ai également aidé les embauches, j’ai fait en sorte que la formation professionnelle puisse être une grande priorité, j’ai également soutenu l’innovation et l’industrie de demain ».
« Les résultats arrivent »
François Hollande, conscient de la situation difficile que traverse la France, joue la carte de l’optimisme. « Les résultats arrivent, plus tard que je ne les avais annoncés j’en conviens, mais ils sont là. L’investissement, la consommation, la construction repartent. Et depuis le début de l’année, le chômage enfin diminue ».
Le président français n’a pas fini son discours sans saluer sa politique étrangère. Il a parlé de ses interventions au Mali, en Centrafrique, en Irak, en Syrie « pour défendre nos valeurs et pour combattre le terrorisme islamiste qui nous avait frappés et nous menace encore, frapper à Paris, à Saint-Denis, à Nice et dans tant d’autres lieux ensanglantés ».
Dans son discours, le chef d’Etat français exprime son remords concernant la déchéance de nationalité, sujet qui avait suscité une profonde division dans son propre camp. « (…) Je n’ai qu’un seul remords, je veux ici l’exprimer. C’est d’avoir proposé la déchéance de nationalité parce que je pensais qu’elle pouvait nous unir alors qu’elle nous a divisés ».
« La classe politique commente la décision du président »
L’annonce de François Hollande à renoncer de se présenter à la prochaine présidentielle a immédiatement suscité une vague de réactions dans la classe politique française. Sur Europe 1, Emmanuel Macron, ex ministre de l’économie, parle d’une décision « courageuse » et « digne ». « C’est une décision courageuse et une décision digne. J’ai toujours exprimé mon respect à l’égard de la personne et de la fonction ».
Sur son compte Twitter, Christiane Taubira parle de moment de dignité. « Un moment de dignité comme la politique en était avare. L’exigence pour les gauche est colossale », a twitté l’ex garde de sceaux. Jean-Vincent Placé dira : « Beaucoup d’émotion personnelle devant tant de dignité, décision courageuse, un homme d’Etat ».
Si la gauche parle de « courage » et de « dignité », au Front National, on ironise. « D’une voix d’oraison funèbre, Hollande annonce qu’il ne se représente pas : le vide fait place au vide ! », a twitté Gilbert Collard. Sur le compte de Marion Le Pen, on pouvait lire : « les français en ont fini avec le duo des trahisons Hollande-Sarkozy. Ils ne prolongeront pas l’échec avec leurs Premiers Ministres ».