Les Emirats Arabes Unis annoncent l’ouverture d’une centrale nucléaire à Barakah, une première dans le monde arabe. Quatre réacteurs sont déjà en activité
Les Emirats Arabes Unis font parler d’eux une nouvelle fois. En effet, moins de deux semaines après avoir lancé une première mission sur Mars, les pays du Golfe viennent d’ouvrir une centrale nucléaire dans une partie du monde extrêmement sensible en raison des divergences religieuses.
L’annonce de cette nouvelle a été faite ce 1 août sur Twitter par Muhamed Bin Yazed, autorité politique des EAU. « Nous assistons avec fierté au démarrage des opérations de la centrale nucléaire qui respectent les normes de sécurité internationales. Félicitations pour avoir réalisé cette prouesse historique dans le secteur énergétique », se réjouit-il.
We proudly witness the start of Barakah nuclear power plant operations, in alignment with the highest international safety standards. Congratulations on realizing this historic achievement in the energy sector & marking this milestone in the roadmap for sustainable development. pic.twitter.com/X7p1r1GD9v
— محمد بن زايد (@MohamedBinZayed) August 1, 2020
Dans un communiqué de la Coopération Énergétique Nucléaire des Emirats Arabes Unis (ENEC), on insiste sur le fait qu’il s’agit bien d’un programme d’énergie nucléaire pacifique faisant partie d’un projet dont la mission est de générer une « électricité propre pour la nation pour au moins 60 années ».
« Les experts nucléaires font part de leur inquiétude »
Au Moyen-Orient, la nouvelle ne passe pas inaperçue. Ce samedi, Abdel-Fatah Al-Sissi, président d’Egypte, a félicité les pays du Golfe. « Je félicite les Emirats Arabes Unis et son Altesse Cheikh Mohamed Ben Zayed pour le lancement des opérations au niveau de la centrale nucléaire située à Barakah », a-t-il déclaré, ajoutant que la réalisation de ce projet est l’aboutissement d’une rêve pour les nations arabes.
Toutefois, force est de constater que le projet est loin de faire l’unanimité. Certains y voient un risque d’embraser une région déjà très divisée. Parmi les défenseurs d’une telle thèse, figure Paul Dorfman, spécialiste des questions nucléaires qui, dans un papier publié ce 13 mars 2020, a fait part de ses craintes.
« La situation géopolitique très tendue dans le Golfe rend toute construction d’une nucléaire civile dans la région plus controversée qu’ailleurs car cela peut donner naissance à la création d’une arme nucléaire, comme cela se passe avec l’Iran », s’indigne-t-il.