Paul Pham, émissaire des Etats-Unis au Sahel, a annoncé ce 24 septembre, une aide américaine de 152 millions de dollars destinés à aider les pays du Sahel dans la lutte contre le terrorisme après s’être rendu à Paris le 10 septembre pour aborder la crise malienne
Le Sahel, cette partie du continent africain très riche en ressources naturelles, suscite la convoitise de toutes les puissances étrangères. Non pas seulement de la France, de la Chine ou de la Russie, mais aussi des Etats-Unis dont une partie de l’armée y est déployée depuis plusieurs années dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Face à la présence de plus en plus importante de la Russie qui commence déjà à nouer des contacts très étroits avec l’opposition malienne qui a renversé IBK le 18 août, les Etats-Unis veulent renforcer leur présence afin de ne surtout pas perdre le contrôle d’une zone stratégique que se disputent l’Occident et l’Asie.
« Les Etats-Unis sont fiers d’être le plus grand donateur au Sahel »
C’est dans ce contexte d’extrême rivalité entre puissances que les Etats-Unis ont annoncé une enveloppe de 152 millions de dollars pour venir en aide aux pays du Sahel frappés par la sécheresse, les instabilités politiques mais aussi la propagation des mouvements terroristes. C’est en tout cas ce qu’a annoncé Peter Pham, émissaire des Etats-Unis au Sahel qui a visité jeudi dernier la Mauritanie et le Niger.
« Plus de 2,5 millions d’habitants au Sahel ont été déplacés, 3,3 millions ont besoin d’aide humanitaire et les Etats-Unis sont fiers d’être le plus grand donateur en ce qui concerne l’assistance humanitaire destinée à la région. Et je suis fier d’annoncer aujourd’hui que le gouvernement américain va contribuer à hauteur de 152 millions de dollars de plus dans cette aide humanitaire », a-t-il déclaré, ajoutant qu’aucun montant ne sera alloué au gouvernement malien de facto.
« Le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso bénéficieront de cette aide »
S’exprimant sur la question du Sahel, Peter Pham estime que le plus grand défi auquel les Etats de cette partie de l’Afrique font face est lié à la légitimité. Il estime ainsi que les Etats du Sahel ne peuvent trouver une légitimité auprès de leur population en continuant à violer de manière flagrante les droits des citoyens qu’ils sont censés servir.
Dans la presse, on en sait plus sur le financement de 152 millions qui sera injecté au Sahel. En effet, d’après le média américain VOA, le financement provient du Bureau de la Population, des Réfugiés et de la Migration, un organe rattaché au Département d’Etat américain. Toujours d’après la même source, quatre pays (Mali, Niger, Mauritanie et Burkina Faso) en bénéficieront.
« L’ombre de la France plane dans cette visite »
Il convient de souligner que Peter Pham ne s’est pas uniquement déplacé au Niger et en Mauritanie pour le compte des Etats-Unis. En effet, sur le site de l’ambassade américaine de Mauritanie, un communiqué publié le 5 septembre dernier annonçait la visite de l’émissaire au Sahel avant d’ajouter que Pham se rendrait en France le 10 septembre pour aborder la question malienne avec les autorités françaises.
Rappelons que depuis la chute d’Ibrahim Boubakar Keïta, ex président du Mali, renversé par un groupe de mutins à la date du 18 août, la France et les Etats-Unis ne dorment plus sur leurs deux oreilles. Ces deux puissances étrangères craignent surtout que la Russie, dont la popularité n’a cessé de grandir chez les opposants et les jeunes maliens, ne leur coupe l’herbe sous le pied.