Le gouvernement américain vient d’annoncer le retrait du Soudan de la liste des pays qui financent le terrorisme. Trump justifie cette décision par le fait que le Soudan a finalement accepté de dédommager les familles des victimes des attentats de 1998 qui avaient visé deux ambassades américaines. Cependant, certains verront dans cette décision américaine un signal fort que Khartoum (capitale du Soudan) est en voie de normaliser ses relations diplomatiques avec Israël, condition sine qua non imposée par les Etats-Unis pour reconsidérer ce pays comme un partenaire
Le Soudan peut pousser un ouf de soulagement. Le pays africain qui avait été placé sur une liste noire par les Etats-Unis qui l’accuse de financer le terrorisme va bientôt redevenir un partenaire clé de Washington qui d’ailleurs ne le considère plus comme un ennemi de l’Occident.
C’est en tout cas ce qui ressort du twitte de Donald Trump de ce 19 octobre dans lequel le président américain s’est réjoui que Khartoum ait accepté de débloquer 335 millions de dollars pour dédommager des familles des victimes de l’attentat de deux ambassades américaines survenu en 1998 au Kenya.
« Cette désignation a coûté très cher au Soudan »
« Très bonne nouvelle : le nouveau gouvernement du Soudan qui fait de gros progrès a accepté de compenser les familles de victimes à hauteur de 335 millions de dollars. Une fois l’argent déposé, j’enlèverai le Soudan de la liste des pays qui financent le terrorisme. Enfin, justice a été rendue au peuple américain et un grand pas a été fait par le Soudan », a twitté le locataire de la Maison Blanche.
GREAT news! New government of Sudan, which is making great progress, agreed to pay $335 MILLION to U.S. terror victims and families. Once deposited, I will lift Sudan from the State Sponsors of Terrorism list. At long last, JUSTICE for the American people and BIG step for Sudan!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 19, 2020
Immédiatement après le twitte de Trump, le premier ministre soudanais, Abdalla Hamdok a réagi en ces termes : « merci beaucoup, Président Trump. Nous attendons avec plaisir notre notification officielle au Congrès afin que la désignation du Soudan en tant que pays qui finance le terrorisme soit retiré. Cette désignation a coûté très cher au Soudan ».
Thank you so much, President Trump! We very much look forward to your official notification to Congress rescinding the designation of Sudan as a state-sponsor of terrorism, which has cost Sudan too much. https://t.co/GeScTPfb0k
— Abdalla Hamdok (@SudanPMHamdok) October 19, 2020
« Signe d’une éventuelle normalisation diplomatique entre le Soudan et Israël? »
La question à se poser est celle de savoir si le Soudan a été retiré de cette liste noire pour avoir finalement accepté de compenser les familles des victimes ou s’il a finalement cédé au chantage des Etats-Unis qui, il y a une semaine, avait fixé un ultimatum au gouvernement soudanais pour qu’il reconnaisse Israël, à défaut le pays serait maintenu sur la liste des pays qui financent le terrorisme.
En tout cas, ces derniers jours, il a été révélé dans la presse israélienne qu’une énorme pression de la part des Etats-Unis avait été mise sur le Soudan afin qu’il normalise avec l’Etat hébreux. L’annonce de Trump de retirer ce pays de la liste noire devrait être comprise comme un signal fort que Khartoum est bien en voie de reconnaître l’Etat d’Israël, comme l’ont fait le Bahreïn, les Emirats Arabes Unis et peut-être prochainement l’Arabie Saoudite.