Des policiers de Montpellier, dans l’Hérault, ont été contraints de reverser en espèces une grande partie de leur prime COVID à leur hiérarchie. Une pratique douteuse qui a fait grincer des dents et qui a donné lieu à l’ouverture d’une enquête
Une pratique douteuse qui risque de susciter une vive polémique. Les fait se sont déroulés dans l’Hérault et plus précisément à Montpellier où des policiers ont été contraints par leur hiérarchie à reverser la majeure partie de leur prime exceptionnelle (pour la mobilisation lors du premier confinement).
Cette somme redistribuée en espèces à d’autres policiers provoque un profond malaise au sein de la police et une enquête administrative est ouverte « pour faire la lumière sur ce brassage d’argent liquide », selon Europe 1. En effet, d’après ce média qui dit avoir lu la lettre de la direction, l’initiative provient de la hiérarchie.
Dans la lettre en question, on pouvait y lire : « Comme vous le savez, le Directeur Départemental de la Sécurité Publique a choisi de partager la prime COVID entre tous les agents qui ont été présents lors du premier pic de COVID. Vous avez accepté et je vous en remercie d’être « un porteur de primes » au bénéfice de vos collègues. Vous verrez apparaître sur votre salaire d’août un montant supplémentaire de 1.000 euros. Les agents qui ont travaillé de jour recevront 115 euros et ceux de nuit 225 euros. Vous êtes invités à recevoir la part qui vous convient et à remettre le solde à votre chef de service. Prime versée sur le salaire : 1000 euros, Prime à conserver : 225 euros, Montant à remettre en espèce à votre chef de service avant le 4 septembre 2020 : 775 euros. Je vous remercie pour votre participation à cet effort de partage et d’équité en faveur de tous les collègues ».
« Ce que j’ai fait, je l’assume »
D’après Europe 1, les policiers de l’Hérault ont reçu une enveloppe de 133.000 euros et 188 policiers devaient être récompensés. Cependant, au-delà de l’illégalité d’exiger aux agents bénéficiaires de reverser une grande partie de leur prime à l’administration, il y a un autre détail qui dérange : la redistribution de cet argent en espèce. « Plusieurs fonctionnaires auraient par ailleurs refusé cet argent liquide qui leur était proposé, s’interrogeant sur la légalité du système », signale le média.
Une enquête a été ouverte mais Yannick Blouin, directeur départemental des policiers de l’Hérault, ne regrette rien. « Ce que j’ai fait, je l’assume », a-t-il dit à Europe 1. M. Blouin se dit prêt à s’expliquer devant sa hiérarchie