L’Union Européenne va désormais procéder à l’identification biométrique pour collecter les données privées des migrants africains vivant en Europe afin de faciliter leur expulsion du territoire. Une mesure dénoncée par les organisations internationales des droits de l’Homme qui y voient une violation totale des données privées des citoyens concernés
Face à l’afflux de plus en plus important de migrants sur le sol européen en pleine pandémie, l’Union Européenne, en partenariat avec des Etats africains, sort les grands moyens pour rapatrier sans délai tous les clandestins présents dans l’espace Schengen. Sauf que la stratégie mise en place pourrait susciter une vive polémique.
En effet, Lecourrier-du-soir.com a appris ce 11 novembre du média Bloomberg que l’Union Européenne utilisera la technologie biométrique pour identifier et expulser les migrants africains. Parmi les pays concernés, figurent : le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. D’après la même source, un budget de 60 millions d’euros a ainsi été alloué à l’organisme en charge du projet baptisé « EU Trust Fund for Africa ».
D’après la source, il s’agit d’identifier les citoyens sénégalais et ivoiriens sans papiers vivant en Europe afin d’organiser leur retour à leur pays d’origine. Cependant, le grand souci soulevé par les organisations de défense des droits de l’Homme est qu’à travers l’identification biométrique, les données personnelles de milliers de migrants risquent de se retrouver entre les mains d’organisations policières internationales telles qu’Interpol.
« Une violation des données privées des citoyens africains »
Ainsi, d’après Privacy International (qui a été la première organisation à révéler l’information), à travers l’identification biométrique, la police des polices peut collecter des données privées (nom, prénom, date de naissance, numéro de passeport, empreinte digitale, reconnaissance faciale…) pour s’en servir dans le futur. Pour Privacy International, il y a donc une violation des données privées des citoyens, qu’ils soient migrants ou pas.
Dans le document de Privacy International lu par Lecourrier-du-soir.com, on y apprend qu’un projet portant sur l’identification biométrique a déjà été financé au Sénégal à hauteur de 30 millions d’euros et en Côte d’Ivoire à hauteur de 28 millions d’euros. Ces projets ont pour but d’expulser les migrants illico presto immédiatement après leur arrivée en Europe.
Pour lire le document de Privacy International, cliquez ici : Privacy International