J’ai envie de me poser une seule question : « de qui se moque-t-on? En effet, les Français ont appris ce 18 novembre à leur grande surprise que beaucoup de gels hydroalcooliques sont non seulement inefficaces mais dangereux. C’est en tout cas ce qu’a révélé la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) (institution étatique) dans un communiqué de presse entièrement lu par Lecourrier-du-soir.com.
Dans le communiqué en question, on pouvait lire : « en date du 12 novembre 2020, plus de 180 prélèvement ciblés de solutions et gels hydroalcooliques ont été réalisés, dont 162 ont dores et déjà été analysés par le Service commun des laboratoires. 73% des produits analysés à ce jour ont été déclarés soit non-conformes (38%) soit non-conformes et dangereux (35%) ».
Donc là, c’est très clair. Il a fallu plus de 7 mois après la première vague pour que les citoyens français à qui on a exigé en mars d’acheter des gels hydroalcooliques en grande quantité soient informés qu’en réalité, ce n’était pas la solution face au Coronavirus. En gros, les citoyens, dans leur immense majorité, ont été pris pour des pigeons à qui on a fait dépenser des centaines d’euros dans un produit dont l’efficacité n’était pas même pas garantie.
Pendant ce temps, l’ami de Macron, Cédric Batteur, directeur général des laboratoires Gilbert (numéro 2 des gels hydroalcooliques vendus en pharmacie en France) a vu les profits de sa boîte connaître une hausse exponentielle. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Cédric Batteur, il a accompagné Macron en Inde en mars dernier pour y officialiser l’accord franco-indien qui lui permettra de commercialiser des produits cosmétiques des laboratoires Gilbert.
En août 2018, Cédric Batteur faisait partie de la délégation qui a accompagné Emmanuel Macron lors d’une visite à Copenhague qui a eu lieu du 28 au 29 août.
Cédric Batteur, Directeur Général des Laboratoires Gilbert, fait partie de la délégation de chefs d’entreprises françaises qui s’est rendue à Copenhague, du 28 au 29 août, à l’occasion de la visite d’Etat d’Emmanuel Macron au Danemark. @BF_Nordics https://t.co/EaoaKTKg3o
— Laboratoires Gilbert (@LaboGilbert) August 29, 2018
En mars dernier, alors que l’épidémie venait tout juste de frapper la France, Gilbert avait écoulé 1,7 millions de gels en six semaines contre 800 000 au cours des 12 mois de 2019, d’après Ouest France. Selon cette même source, Gibert, en mars dernier, produisait entre 80 000 et 100 000 flacons par jour et desservait principalement les pharmacies et les hôpitaux de France. En 2018, son chiffre d’affaires était évalué à plus de 12 millions d’euros. En 2020, nous ne disposons pas encore de données, mais ce chiffre devrait être multiplié par deux.
Que les choses soient très claires. Lecourrier-du-soir.com n’accuse pas les laboratoires Gilbert d’avoir vendu des produits dangereux. D’ailleurs, dans son communiqué, la DGCCRF n’a pas fourni davantage de détails sur les laboratoires ayant produit ces gels devenus dangereux pour les Français.
Toutefois, en pleine pandémie, au moment où des millions de Français dévalisaient les rayons de supermarchés pour s’arracher le gel hydroalcoolique, l’information selon laquelle certains de ces produits représentent une menace pour les citoyens aurait dû être rendue publique dès le mois de mars.
On ne l’a pas fait pour la simple raison qu’il ne fallait surtout pas mettre en danger le business juteux de richissimes hommes d’affaires très proches du pouvoir. Et pire, tous les scientifiques qui ont, en un moment donné, osé remettre en cause l’efficacité de ce produit étaient immédiatement rangés dans la case des méchants complotistes.
Donc, là, on reconnait que beaucoup de gels hydroalcooliques (pas tous heureusement) ne sont pas efficaces et d’autres, au-delà d’être inefficaces, sont dangereux. Dans quelques mois, on nous dira peut-être que le masque (dont le port est imposé à tous les citoyens) est aussi nuisible à notre santé après que sa commercialisation a pourtant rapporté à la grande distribution des millions d’euros (175 millions d’euros en juillet dernier).
Tout ceci est vraiment indécent et révoltant. Et il ne faut pas s’étonner que les citoyens soient en colère. Car, depuis le début de la crise, on leur a caché beaucoup d’informations cruciales tout en les forçant à casser leurs tirelires pour échapper à la mort. Pendant ce temps, il s’est passé quoi? Et bien il s’est passé que les grosses fortunes ont ramassé en silence un pognon de dingue.