Gérald Kierzek, médecin et chroniqueur chez LCI, est totalement contre l’idée d’isolement proposé par le gouvernement pour contraindre les malades à suivre les règles du confinement. Le médecin parle de « prisons sanitaires » et dénonce une atteinte grave aux libertés
L’isolement obligatoire des malades qui provoque une grosse polémique en France ne dérange pas que la classe politique. Le corps médical est aussi particulièrement frileux à cette proposition radicale brandie par des députés proches du parti présidentiel et qui exigent une amende de 1 500 euros pour sanctionner tout patient qui refuserait de respecter cette règle.
Ainsi, parmi les médecins ayant fait part de leur grosse inquiétude, figure : Gérarld Kierzek, médecin urgentiste et chroniqueur chez LC. Interrogé ce 26 novembre par David Pujadas sur cette question très sensible, le médecin n’a pas mâché ses mots. Pour lui, il n’y a aucun doute que ce sont « des prisons sanitaires ».
« Ce ne sont pas des hôtels, ce sont des prisons sanitaires »
« Là, on est en train de parler d’hôtels, mais ce ne sont pas des hôtels. Cela s’appelle des prisons sanitaires ou ça s’appelle des bracelets électroniques. Le joli mot, ça sera « bracelet connecté ». Mais, la réalité, c’est qu’on va contraindre des gens, des malades comme des délinquants », s’agace-t-il.
Et d’ajouter : « pour nous médecins, un malade, c’est un malade. On doit l’accompagner, on doit le soigner, on doit l’informer, on doit le convaincre, mais on ne doit pas en faire un délinquant. On ne doit pas le dénoncer. Donc, on voit bien qu’on glisserait en termes de liberté sur quelque chose qui ne s’est jamais vu en médecine. (…) Ces prisons sanitaires, évidemment, ça ne servirait à rien. Cela serait un glissement de faire du malade un délinquant ».