Le projet de réforme de la France voulue par Macron entre dans sa phase finale. Le président n’a plus peur de recourir à la violence pour y arriver. Pour lui, ça passe ou ça casse!
En effet, la majorité a fait marche arrière sur loi très controversée dite « Loi Sécurité Globale » dont l’Article 24, qui a suscité un vif tollé dans toute la France, prévoit des sanctions pénales à l’encontre de tout citoyen qui filmerait les forces de l’ordre. Après une manif spectaculaire qui a réuni plus de 130 000 personnes il y a deux jours dans toutes les villes de France survenue quelques heures seulement après l’agression violente de Michel Zecler, producteur de musique, par un groupe de policiers, la fameuse loi est en train sérieusement de faire exploser le parti présidentiel.
Ce mardi, les patrons des groupes LREM, MoDem et Agir ont annoncé la réécriture de la Loi qui octroierait aux forces des pleins pouvoirs. « Nous allons donc proposer une nouvelle écriture complète de l’Article 24 qui devra répondre au double objectif fixé. Cette nouvelle rédaction sera conduite dans le cadre d’un travail collectif aux trois groupes de la majorité », a déclaré Christophe Castaner, président du LREM au Parlement lors d’un point de presse.
Il convient de noter que la volonté de Macron d’imposer cette loi scélérate entre dans la logique de sa politique néolibérale. En effet, pour faire passer des réformes impopulaires en période de crise sociale, le soutien des puissants médias de masse ne suffit plus. Il faut terroriser la population au maximum pour lui faire accepter toute réforme qui lui est imposée.
Nul besoin dans les détails d’un spectacle politique auquel le peuple français a eu droit ces derniers jours. Cependant, il y a un détail qui ne devrait pas passer inaperçu : les tergiversations de l’Exécutif à chaque fois que le peuple se soulève pour dire halte confirment que Macron et son gouvernement ne dirigent plus rien. La nouvelle ligne politique du gouvernement est de tenter, du moins jusqu’en 2022, d’adapter la politique gouvernementale au gré de la réaction populaire.
L’histoire est donc en train de se répéter car en 2018, une semaine après les violences manifestations contre la hausse de la taxe carbone, l’Etat avait fait demi-tour annonçant la suppression d’une mesure qui avait failli renverser le pouvoir. « Le président et le Premier ministre ont souhaité de concert que la hausse de la taxe carbone prévue dans le budget 2019 soit supprimée. Le débat citoyen et parlementaire des semaines et des mois à venir devra permettre de trouver les solutions et les financements qui répondront aux enjeux de la transition écologique, solutions qui devront préserver le pouvoir d’achat de nos concitoyens », avait expliqué l’Elysée dans un communiqué publié en décembre 2018.
La suppression de cette taxe était synonyme d’une énorme victoire pour le mouvement des Gilets Jaunes qui avait réussi à infliger à Emmanuel Macron une humiliation historique dont il se souviendra pour le reste de sa vie. Depuis novembre 2018, le pouvoir Macronien a complètement changé de visage. Le président, obsédé par ses réformes néolibérales, a compris qu’aucune réforme n’allait se faire sans la volonté du peuple.
Qu’en est-il de la réforme des retraites? Son passage en force par l’activation du 49.3 en février dernier était une victoire symbolique pour Emmanuel Macron, obsédé à l’idée de réformer la France. D’ailleurs, il en a fait son cheval de bataille dès son arrivée au pouvoir en 2017 en mettant fin au statut des cheminots.
Trois ans après son arrivée au pouvoir, cette réforme qui n’a jamais été abandonnée par l’Etat (alors que la moitié des Français s’y opposent) est en train de diviser profondément l’Exécutif entre Bruno Le Maire et Emmanuel Macron qui le considèrent comme « une priorité absolue » et des membres du gouvernement dont Elisabeth Borne qui estime que la priorité absolue pour les Français est « de sortir de la crise sanitaire, économique et sociale, et de protéger les emplois ».
Macron persiste et signe. Pour lui, il est impératif que la réforme des réformes passe avant la fin de son quinquennat. S’il le dit, c’est qu’il est déterminé à mener ce bras de fer avec une partie du peuple jusqu’au bout. Mais, ce qu’il ignore est que le peuple a le dernier mot et un soulèvement massif comparable à celui de 2018 pourrait faire chambouler le projet phare de son quinquennat.
Du coup, la fin du quinquennat de Macron s’approche et les réformes chères au plus jeune président de la Vème République sont toujours en suspense. Pire, le parti présidentiel est en train de chavirer. En effet, plusieurs députés ont rendu le tablier dénonçant un manque de vision pour la France et dans le gouvernement, c’est encore pire.
Castex est totalement déboussolé et n’a pas le charisme d’Edouard Philippe. Blanquer, ministre de l’Education, est empêtré dans un scandale d’achat de conscience après les révélations de Médiapart qui l’accusent d’avoir financé un syndicat de lycéen à qui il a alloué 65 000 euros en frais de bouche. Et le ministre chargé de la sécurité des Français, Gérald Darmanin, fait preuve d’une incompétence révoltante refusant catégoriquement de dénoncer la violence policière qui fait des ravages dans ce pays.
Le reste du quinquennat de Macron se résume à ceci : le président français sait que son mandat est mort. Il n’a plus rien à perdre et tentera, par tous les moyens, d’imposer sa politique de réforme de la France que Bruxelles lui dicte. Face à une telle situation, seul le peuple (qui a réussi à le faire reculer dans sa volonté d’imposer la taxe carbone et l’Article 24 de la loi Sécurité Globale) est capable de mettre en déroute sa vision néolibérale extrêmement virulente qui risque de plonger, dans un futur proche, des millions de Français dans la précarité.
Il est à faire remarquer que cette même politique voulue par les technocrates de Bruxelles a mis à genoux des puissances européennes telles que l’Italie et l’Espagne. Désormais, ces mêmes technocrates ont les yeux rivés sur la France et Macron est sans aucun doute leur chouchou préféré dans leur projet de briser ce pays, quitte à avoir recours à la violence comme Margaret Thatcher l’a fait en Grande-Bretagne dans les années 90.
Le message est donc très clair : si le peuple s’endort, demain, les acquis sociaux arrachés après plusieurs années de lutte disparaîtront pour de bon.