La vie politique française n’a jamais été aussi houleuse qu’elle ne l’a été ces derniers jours. Une grande partie du peuple manifeste (parfois avec violence) son opposition totale à la Loi Sécurité Globale, l’agression violente d’un producteur de musique noir fait la une de la presse et agite les plateaux télé et l’Etat déclare la guerre à l’Islamisme radical en se servant d’un concept totalement creux dénommé « séparatisme islamiste ».
Pendant ce temps, la situation sociale qui devrait attirer l’attention particulière des Français en ces temps de crise est complètement reléguée au second plan par les médias. En effet, on parle très peu du taux de chômage qui vient de franchir la barre des 9%, du nombre de licenciements qui a déjà franchi la barre des 30 000, de la dette publique qui vient de franchir la barre des 120% pour se situer à plus de 2 350 milliards ou de la dette Covid estimée à 186 milliards d’euros.
L’hôpital public, qui ploie sous une dette estimée à 30 milliards d’euros, ne tient plus. Rien qu’en 2019, plus de 3 400 lits ont été fermés. Le système éducatif est à genoux. Les enseignants en ont ras-le-bol et réclament depuis plusieurs mois plus de protection sanitaire, une meilleure revalorisation des salaires, de meilleures conditions de travail entre autres.
Pendant ce temps, la précarité gagnent du terrain en France. Le 15 novembre dernier, le nombre de SDF était estimé à 300 000 par la Fondation Abbé France. En novembre 2020, il a été révélé que la France, très touchée par la crise sanitaire, a franchi la barre des 10 millions de pauvres, d’après les chiffres fournis par Secours Catholique.
Ces sujets, qui viennent d’être évoqués, devraient attirer l’attention de tout média sérieux. Cependant, étant donné que les médias sont créés pour sauver le pouvoir mis en place par les riches (et le pouvoir Macronien en est un), ces sujets disparaissent complètement des radars. Pour sauver le pouvoir, les médias ont ourdi un stratagème très efficace : détourner l’attention du peuple des vrais problèmes de la France. Pour le moment, cette stratégie est sérieusement en train de porter ses fruits.
Emmanuel Macron ne dort plus sur ses deux oreilles car il craint surtout l’explosion d’un soulèvement social aussi brutal que celui de 2018 (avec les Gilets Jaunes) qui était à deux doigts de renverser le pouvoir. Sauf que, deux ans plus tard, les mêmes condiments qui avaient provoqué ce soulèvement sont aujourd’hui présents : la précarité s’accentue, les licenciements se multiplient. Et la situation risque de se détériorer sérieusement dans les mois qui viennent. Mais, les médias sont là pour veiller au grain.
Ainsi, puisqu’il ne lui reste que moins de deux ans avant la fin de sa carrière politique (la probabilité qu’il se présente à la présidentielle 2022 reste très faible), Macron cherche à prendre le contrôle total d’une crise politico-sociale afin d’éviter le déclenchement d’une révolte sociale. D’ailleurs, il a été récemment révélé dans la presse qu’il est obsédé par la chaîne BFMTV (première chaîne de France) qu’il suit chaque minute qui passe pour avoir une idée de la gravité de la situation sociale actuelle et de pouvoir anticiper.
Il serait intéressant de se focaliser sur les liens très étroits qui existent entre Macron et les médias pour comprendre cette obsession de la presse (et des instituts de sondage) à le sauver à tout prix. Mais, avant cela, posons-nous la question : qui est le patron de BFMTV? Et bien, cette personne n’est autre que Marc-Olivier Fogiel, ami intime d’Emmanuel Macron qui a d’ailleurs failli recruter l’actuel président à RTL. Juste pour vous dire l’alchimie qui existe entre les deux hommes. Je dois aussi ajouter que Fogiel a pris la direction de BFMTV en 2019 et on est en droit de se poser la question de savoir s’il n’y a pas eu la main de Macron dans cette nomination.
Il y a un autre détail important à souligner. Emmanuel Macron entretient d’excellents rapports avec Yannick Bolloré, fils de Vincent Bolloré, propriétaire de CNews. Le fils du milliardaire français l’a d’ailleurs soutenu lors de sa campagne présidentielle de 2017. Et ce la veut dire quelque chose. Je peux aussi ajouter qu’Emmanuel Macron est très proche de Bernard Arnault, propriétaire du groupe médiatique L’Opinion et de LVMH.
La liste pourrait s’allonger mais je m’en arrête là juste pour vous donner une idée que le pouvoir médiatique (détenu par une poignée de milliardaires très proches de Macron) a totalement pris le contrôle sur l’opinion publique française en dictant au peuple ce qu’il doit penser et ce qui est prioritaire pour sa survie dans une France en pleine crise.
Ce pouvoir médiatique est de mèche avec le pouvoir politique et ne voudrait surtout pas assister à la chute de son chouchou, ce qui aurait des conséquences drastiques sur son business surtout lorsque l’on sait qu’en 2018, des centaines de Gilets Jaunes s’en étaient pris aux médias qu’il n’hésitaient pas à traiter de « collabos » et de « vendus ».
Les médias, pour sauver Macron, se sont alors mis autour d’une table et un consensus a été trouvé entre eux. Ils sont en effet tombés d’accord sur un point précis : il faut passer sous silence tout sujet utile aux Français et susceptible de provoquer un soulèvement. Pour ce faire, c’est très facile. Il faut jouer la carte sensationnelle à 100%.
Ainsi, à la place de la question sociale et des scandales d’Etat, les médias nous servent en longueur de journée les violences policières et le séparatisme islamiste. Il ne s’agit en aucun cas de minimiser l’importance de ces deux sujets. Toutefois, force est de constater qu’en ces temps de crise, l’une des premières revendications du Français moyen est une amélioration de ses conditions sociales.
Un coup d’Etat médiatique est donc en cours et d’ici la présidentielle 2022, les Français risquent de ne jamais voir le bout du tunnel car une caste médiatique totalement soumise au pouvoir a mis en avant son agenda funeste qui consiste principalement à diviser les Français en deux : entre « souchiens et français d’origine » pendant que Macron mène le pays tout droit vers la casse sociale qui plongera des millions de Français dans la pauvreté.
Ce coup d’Etat médiatique est d’autant plus redoutable qu’il est accompagné de sondages totalement bidons en faveur du pouvoir afin de jouer sur la psychologie des Français. Tant que les citoyens n’en auront pas conscience, aucune solution ne sera trouvée aux problèmes auxquels fait face le pays.
On aura beau crier. Au final, on aura tout simplement brassé de l’air.