Le député LREM, Moustapha Laabid, est prié de quitter le parti après avoir été condamné par la justice pour détournement de fonds publics
La République En Marche fait le ménage pour éviter que le parti qui traverse déjà une crise sans précédent ne s’effondre à moins de deux ans d’une élection présidentielle cruciale pour Emmanuel Macron. Pour ce faire, la direction compte se débarrasser des fauteurs de trouble qui ternissent l’image de la formation politique vieille seulement de trois ans.
Parmi eux, figure Moustapha Laabid, député LREM épinglé pour détournement de fonds publics. L’affaire date de juin 2019 lorsqu’il a été révélé par plusieurs médias dont Lecourrier-du-soir.com que le procureur de Nantes avait requis 10 ans d’inéligibilité et six mois avec sursis contre le député LREM, Mustapha Laabid, accusé d’avoir utilisé la carte bancaire de son association Collectif Intermède pour régler ses frais de voyage et ses nuits d’hôtel. L’addition était très salée : les frais de repas étaient évalués à 15 000 euros et les nuits d’hôtels à 2 350 euros.
« 1 300 dans des fast-foods »
Au tribunal, le député LREM avait eu du mal à justifier son train de vie extrêmement élevé. Par exemple, concernant les 1 300 euros réglés dans des fast-foods sans fournir le moindre justificatif, il avait complètement botté en touche : « on faisait des apéros, des barbecues, des petits-déjeuners, qui réunissaient des familles, des jeunes et des moins jeunes ». L’explication était loin de convaincre.
Après sa condamnation, la direction du parti présidentiel veut pousser Laabid à la sortie. C’est du moins ce que réclame Carole Gandon, chef de file de LREM à Rennes, comme le révèle Ouest France. « Il a commis des erreurs graves et ces actes vont à l’encontre des valeurs que nous défendons. En conséquence, je pense à titre personnel qu’il devrait se mettre en retrait de notre mouvement. J’ai eu l’occasion de partager cette conviction avec lui », a fait savoir Gandon qui lui réserve tout de même le bénéfice du doute.