Arabie Saoudite : une loi interdit aux Imams de critiquer des pays ou des personnes


Ce vendredi 30 décembre 2016, l’Arabie Saoudite a annoncé une série de nouvelles lois destinées à encadrer le discours des Imams et des prédicateurs. Ces derniers sont désormais interdits de critiquer des pays ou des personnes dans leurs sermons

L’Arabie Saoudite entend donner une nouvelle image à l’Islam. Le royaume saoudien a annoncé ce vendredi qu’il compte apporter des modifications dans des lois mises en place depuis plusieurs décennies qui régissent les Imans et les prédicateurs. Ces derniers seront désormais interdits de critiquer des pays ou des personnes dans leurs prêches.

Un consultant du ministère des Affaires Islamiques s’est prononcé sur cette décision. « La décision du Ministère des Affaires Islamiques cherche à inculquer aux gens de meilleures compétences et une connaissance religieuse », explique Abdoul Rahman Ben Ali Askar, consultant au niveau du ministère.

« Cependant, la situation a désormais changé »

Il ajoute : « dans le passé, il n’y avait pas beaucoup de diplômés universitaires dans ce domaine et le ministère était obligé de recruter des Imams et des prédicateurs sans diplômes universitaires. Cependant, la situation a désormais changé ». Une série de nouvelles mesures sont ainsi prises par les autorités saoudiennes.

Les Imams ne pourront plus assurer l’intérim pour délivrer des sermons sans l’autorisation du ministère des Affaires religieuses. Aucune personne n’ayant pas une accréditation officielle ne sera autorisée à s’adresser aux fidèles dans une mosquée. Les Imams seront interdits de déléguer quelqu’un pour lever des fonds dans la mosquée ou plâtrer des pamphlets sur les murs de celle-ci.

Ce n’est pas tout. Les Imams ne doivent plus faire recours à des expressions hostiles dans leurs prêches. Ils ne doivent plus critiquer un pays ou une personne et s’attaquer à des sujets politiques ou tribaux. Des sanctions très sévères sont prévues pour tous les Imams qui ne se conforment pas aux nouvelles lois.

« Des sanctions sévères sont prévues »

En effet, les Imams qui ignorent ces lois feront d’abord l’objet d’un avertissement. Cet avertissement sera suivi d’une « condamnation officielle » au cas où il persisterait à ignorer les lois. S’il s’agit d’un cas sérieux, les autorités seront obligées de recourir à des sanctions financières en frappant au portefeuille de l’Imam ou en le licenciant carrément.

En Arabie Saoudite, l’on affirme que la décision prise par les autorités publiques a été bien accueillie par le Grand Mufti Abdel Aziz Al-Sheikh qui a appelé les Imams à se conformer aux nouvelles lois. « Ils devraient se conformer aux instructions du ministère qui devrait les conseiller et les encadrer lorsqu’ils abordent des sujets importants », a dit le Grand Mufti.

Dans la presse saoudienne, l’on affirme que ces nouvelles lois permettront de mieux superviser les discours des Imams, des discours parfois violents et qui sèment de sérieuses polémiques au sein de la société saoudienne.

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Cheikh DIENG est fondateur et rédacteur en chef du site www.lecourrier-du-soir.com. Diplômé en Médias Internationaux à Paris, en Langues et Marché des Médias à Dijon et en Langues étrangères (anglais, espagnol et italien), ce passionné de journalisme intervient dans des domaines aussi divers que la politique internationale, l’économie, le sport, la culture entre autres. Il est aussi auteur du livre : "Covid-19 ; le monde d'après sera une dictature". Contact : cheikhdieng05@gmail.com