Crimes de guerre en Palestine : la CPI persiste et signe : l’Etat d’Israël sera jugé par la Cour Pénale Internationale

La Cour Pénale Internationale (CPI) se dit compétente pour juger les autorités israéliennes pour crimes de guerre en Palestine

La Cour Pénale Internationale a désormais l’Etat d’Israël dans sa ligne de mire. Après avoir menacé de poursuivre l’Etat hébreux pour crimes de guerre en Palestine, la procureure de la CPI, qui a été sanctionnée par les Etats-Unis sous Trump, met sa menace à exécution et compte aller jusqu’au bout.

En effet, dans un communiqué de presse publié ce 5 janvier et lu par Lecourrier-du-soir.com, la Cour Pénale Internationale dit avoir la compétence d’intervenir sur des affaires se déroulant dans les territoires occupés par Israël en 1967, à savoir la Bande de Gaza et la Cisjordanie.

« Les autorités israéliennes expriment leur immense colère »

Une décision qui plonge les autorités israéliennes dans une colère noire. « La Cour Pénale Internationale prouve une fois de plus que c’est un organe politique et non pas une institution juridique. La Cour Pénale ignore les vrais crimes de guerres mais par contre se permet de poursuivre l’Etat d’Israël, un Etat avec une démocratie forte que sanctifie l’état de droit et qui n’est pas un membre de la CPI », déblatère Ofir Gendelman, porte-parole de Netanyahou auprès des médias arabes, citant les propos du premier ministre israélien.

Du côté des défenseurs de la cause palestinienne, la nouvelle a suscité une immense joie. « La Cour Pénale Internationale a étendu sa juridiction territoriale aux régions palestiniennes, ce qui lui permettra d’ouvrir une enquête sur des crimes de guerres. C’est un pas vers la justice pour les Palestiniens dépourvus de toute protection », s’est félicitée la sénatrice pakistanaise Sherry Rehman.

Cette décision de la CPI intervient plus de cinq mois après la mise en garde de Fatou Bensouda, procureure de la Cour, de poursuivre l’Etat d’Israël avec ou sans les Accords d’Oslo. Une décision périlleuse d’autant plus les Etats-Unis, principal allié d’Israël, se sont ouvertement opposés à cette enquête.

« La CPI est un organe politique »

En effet, en mai dernier, dans un communiqué de presse publié par Mike Pompeo, secrétaire d’Etat américain, on pouvait lire : « la Cour Pénale Internationale est un organe politique, pas une institution judiciaire. Cette triste réalité a été confirmée par la tentative de la CPI d’imposer sa juridiction à Israël qui, à l’instar des Etats-Unis, n’a pas ratifié le traité de Rome qui a créé la Cour Pénale Internationale ».

Et d’ajouter : « le 30 avril, la procureure générale de la CPI a réaffirmé sa tentative d’exercer sa juridiction sur la Cisjordanie, Jérusalem Est et Gaza à travers une nouvelle demande la Cour. Comme nous l’avions clairement fait savoir lorsque les Palestiniens ont décidé de rejoindre le Statut de Rome, nous ne croyons pas que la Palestine ait acquis les conditions d’Etat souverain et qu’en conséquence, les Palestiniens ne sont pas autorisés à être membres à part entière ou à participer en tant qu’Etat dans des organisations ou des conférences internationales, y compris à la CPI ».

Mike Pompeo avait également qualifié la CPI d’ « outil politique ». « Une cour qui tente d’exercer son pouvoir en dehors de sa compétence est un outil politique qui se moque de la loi et de procédures légales. Les Etats-Unis réitèrent leur objection de longue date à toute enquête illégitime de la CPI. Si la CPI continue sur ce chemin, il y aura des conséquences », a-t-il menacé.