Au Sénégal, les choses vont très bien à la suite de l’accusation de viol qui pèsent sur Ousmane Sonko, chef de file du mouvement Pastef et premier opposant du pays. Ce dernier a été visé par une enquête judiciaire à la suite d’une accusation portée contre lui par une certaine Adji Sarr, gérante d’un salon de massage à Dakar.
Les circonstances dans lesquelles les événements se sont produits ne m’intéressent guère. Osons juste espérer que le moment venu, la justice (entre les mains d’un ministre qui, il y a quelques mois, se réjouissait d’avoir rejoint le parti au pouvoir) tranchera en toute impartialité. C’est plutôt un autre détail qui attire mon attention : la célérité avec laquelle l’Etat veut lever l’immunité parlementaire du député opposant (Ousmane Sonko).
En effet, la gestion du dossier est assez impressionnante et confirme encore une fois la volonté de l’appareil politique sénégalais de venir à bout d’un adversaire redoutable qui, en un laps de temps très court, a su faire preuve d’une mobilisation spectaculaire en conquérant les cœurs et les esprits.
Je dois signaler que l’affaire a été révélée il y a moins d’une semaine. Et c’est étrange d’arriver à la conclusion qu’en moins de sept jours, l’Assemblée nationale a pratiquement bouclé le dossier en violation totale des droits du prévenu. Sur ce sujet, je tiens à signaler que Moustapha Niasse a catégoriquement refusé de répondre à la requête des avocats de Sonko lesquels demandent que le dossier d’instruction soit transmis à la Commission chargée d’enquêter et d’entendre le premier opposant du pays, ce qui aurait été fait dans n’importe quelle démocratie digne de ce nom.
Ce qui est triste dans cette affaires qui restera à jamais gravée dans les annales de l’Histoire du Sénégal est qu’un parlement a validé les méthodes totalitaires et despotiques d’un leader politique contre un représentant du peuple sans que ce dernier ne puisse faire valoir ses droits. Et cela fait peur!
Je vous le dis ici : ce serait un miracle que l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko ne soit pas levée en raison du danger qu’il représente pour le pouvoir actuel alors que jusqu’ici très peu de preuves ont été mobilisées pour l’inculper. Il n’y a aucun doute que cette affaire pue jusqu’en enfer et a été savamment orchestrée contre un seul homme et son parti.
Après le suicide de l’Assemblée sur ce dossier, tout repose désormais entre les mains du vrai peuple car si ce dernier (le peuple) ne fait pas entendre sa voix, Sonko finira derrière les barreaux et n’en sortira que lorsque Macky Sall aura décidé de quitter le pouvoir. Ce précédent extrêmement dangereux auquel nous assistons doit inquiéter tout Démocrate.
Au Sénégal, la Démocratie est certainement en train de vivre ses dernières heures.