L’Etat français est convoqué au tribunal ce mardi 16 février. Le cabinet français TNP l’accuse de favoritisme en octroyant un marché de 12 millions d’euros au cabinet américain McKinsey, d’après Consultor.fr
Emmanuel Macron s’en mordra certainement les doigts pour avoir recruté le cabinet de conseil américain McKinsey qui, ces derniers jours, a subi d’énormes ennuis judiciaires. En effet, après avoir été condamné à 573 millions de dollars pour son rôle dans la crise des opioïdes, McKinsey a récemment été condamné par un tribunal britannique à plus de 3 millions de dollars pour loyer impayé à Londres.
En France, depuis bientôt un mois, le nom du cabinet est sur toutes les lèvres. Beaucoup, notamment dans la presse, fustigent son influence de plus en plus importante dans les prises de décisions mais surtout le fait qu’il soit préféré aux fonctionnaires d’Etat désormais relégués au second plan. Mais, il n’y a pas que les fonctionnaires qui se fâchent de l’emprise de McKinsey dans les décisions étatiques. Ses concurrents aussi n’en peuvent plus.
« L’Etat à la barre ce 16 février »
C’est du moins ce que nous apprend le média Consultor.fr qui, ce 12 février, a révélé que l’Etat français est convoqué au tribunal ce 16 février. Que reproche-t-on à l’Etat? En effet, d’après Consultor, l’Etat est poursuivi par un cabinet français TNP qui l’accuse de favoritisme à l’endroit de McKinsey. TNP dénonce le fait que l’Etat ait alloué un important marché à McKinsey pour l’aider à réduire les achats de ses opérateurs.
« L’objectif de ce marché à 12 millions d’euros est de trouver près de 200 millions d’euros d’économies d’ici 2022. L’audience est prévue le 16 février », note Consultor. Et d’ajouter : « (…) Le cabinet de consultants français ‘hybride et indépendant’ créé en 2007 et spécialisé dans la transformation digitale des entreprises attaque devant le tribunal administratif de Paris la décision de l’État d’accorder à McKinsey un appel d’offres visant à lui permettre de dégager a minima près de 200 millions d’euros d’économies d’ici 2022 dans les achats de 484 opérateurs de l’État ».
« Il y a eu une incompréhension »
Parmi les opérateurs concernés, on peut en citer : l’Agence Française de Développement (AFD), l’Agence de Participation de l’Etat (APE) ou encore Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME). Toujours selon la même source, le marché avait attiré l’attention de plusieurs cabinets et quatre avaient finalement déposé une offre. Pourtant, au moment de choisir, l’Etat ne s’est pas gêné de confier le marché au cabinet américain au détriment du cabinet français. Une décision que TNP dénonce vigoureusement.
« Il y a eu une incompréhension avec la direction des achats de l’État. Nous sommes un peu moins connus que McKinsey à Bercy et on considère cela comme préjudiciable parce que sur le fond, nous sommes convaincus qu’en termes de pilotage nous sommes aussi bons et performants que McKinsey. On a décidé de faire savoir qu’on n’était pas d’accord », explique à Consultor.fr Benoit Ranini, le cofondateur de TNP Consultants aux côtés de son collègue partner Guy Leturcq. Le cabinet espère donc avec ce référé que la décision de l’État sera partiellement ou même totalement annulée.
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