La guerre pour le contrôle du Sahel aura bien lieu. Et cette fois-ci, elle risque d’opposer deux camps du monde occidental : les Etats-Unis et l’Europe. Deux acteurs clés de la géopolitique mondiale qui, ayant senti la présence chinoise et russe en Afrique, ne veulent surtout pas perdre le contrôle d’une région très riche en ressources naturelles qu’est le Sahel.
Ainsi, dans leur stratégie de contrôler la région, l’Europe et les Etats-Unis ont déjà militarisé cette partie du continent africain pour, soi-disant, lutter contre la présence des groupes djihadistes, même si de nombreux géopolitologues doutent de cette version et estiment que seules les ressources naturelles dont regorgent le sous-sol de ces pays les intéressent.
En tout cas, quoi qu’il en soit, la guerre est déclenchée et pour le moment, elle est bien économique. En effet, deux mois après l’initiative d’Emmanuel Macron de collecter 14,32 milliards d’euros dans le cadre de la construction d’une Grande Muraille Verte au Sahel, les Américains veulent à leur tour injecter un pognon de dingue dans cette partie du continent africain qui suscite un intérêt particulier des puissances occidentales, mais aussi de la Chine et de la Russie.
C’est ainsi que Lecourrier-du-soir.com a appris ce vendredi 19 mars du média américain US NEWS que le gouvernement américain accordera une aide humanitaire de 80 millions de dollars au Sahel. D’après la source, l’annonce a été faite par Jalina Porter, porte-parole du Département d’Etat américain.
Il convient de noter que ce n’est pas la première fois que les Américains injectent autant d’argent dans le Sahel. En effet, en septembre dernier, ils avaient débloqué 152 millions de dollars pour venir en aide à cette région. L’annonce de cette nouvelle avait été faite par Peter Pham, émissaire des Etats-Unis au Sahel.
Il faut dire que le contrôle de la région est stratégique pour l’Europe et les Etats-Unis, notamment la France qui, ces dernières années, a ouvertement assumé sa politique de militarisation du Sahel où elle compte des troupes depuis la crise malienne de 2012. Si Français et Américains continuent de justifier le déploiement d’une partie de leur armée dans cette partie du monde par la menace terroriste qui y règne, pour beaucoup, cet argument ne tient pas.
En tout cas, ce qui est sûr, ce que ni les Etats-Unis, ni la France n’ont intérêt à abandonner l’un des sous-sol les plus riches d’Afrique, notamment en période de crise économique mondiale. Et à long terme, face à la menace chinoise et russe, il y a fort à parier que les deux puissances entrent en conflit.
Les sommes colossales qu’elles déversent dans cette région ne sont pas anodines. Elles répondent à une stratégie connue de tous et que certains ont récemment baptisée le néocolonialisme.