L’Etat français a commandé 10 028 respirateurs pour un montant de 63 millions d’euros. Un an plus tard, il résulte que seuls 3 000 respirateurs ont prouvé leur utilité, d’après une enquête exclusive de France Info
La gestion de la crise sanitaire est une nouvelle fois sur la sellette. Cette fois-ci, ce ne sont pas les masques qui suscitent la polémique, ni les vaccins, encore moins les mesures sanitaires décrétées par le gouvernement, mais plutôt l’achat de plus de 10 000 respirateurs par l’Etat français et qui, finalement, n’ont pas servi à grand-chose car inadaptés aux salles de réanimation.
C’est du moins ce qui ressort d’une enquête exclusive de France Info. En effet, d’après cette source qui cite Radio France, sur les 10 000 respirateurs, « 8 000 sont des modèles Osiris 3, plus léger, moins précis, ne permettant pas de prendre en charge des patients sur le long terme ».
France Info ajoute que sur les 8 000 Osiris 3, quelque 3 000 ont rejoint les équipes de Samu et les 5 000 qui restent ont été placés dans des stocks pour être utilisés en cas de catastrophe naturelle. Pour en savoir plus, France Info dit avoir contacté Air Liquide, l’un des quatre fleurons français à l’initiative de la création de ces respiratoires.
« 63 millions d’euros «
Air Liquide confirme que 10 000 respirateurs ont été produits et livrés en temps et en heure. Dans les détails, 1 944 respirateurs de type Monnal 160 ont été produits pour un coût de 28 millions d’euros et 8 084 respirateurs Osiris 3 pour un montant de 35 millions d’euros.
Mais, il y a un couac comme le souligne France Info. « La documentation technique et les recommandations des autorités sanitaires sont claires. Ni les modèles T60 ni les Osiris 3 ne sont à proprement parler des respirateurs de réanimation », précise la source. Pire, le média ajoute que dans le classement des appareils en 5 catégories, les T60 se trouvent dans la 4ème position et les Osiris 3 occupent la dernière position.
En tout cas, dans le monde médical, les Osiris 3 n’ont pas bonne presse. « Les Osiris 3, ce sont des respirateurs déjà anciens, et qui ne sont pas adaptés aux patients Covid, qui ont les poumons très abîmés. C’est bien de reconstituer des lots ‘catastrophe’, mais ces modèles ne sont pas adaptés à ce que l’on vit en ce moment », déplore l’urgentiste, Christophe Prudhomme.
Un énième investissement dans du matériel sanitaire dont l’utilité est sérieusement remise en question et qui pourrait à nouveau plonger l’Exécutif dans l’embarras.
Pour lire l’enquête de France Info, cliquez ici : France Info