Les Etats-Unis contribuent à hauteur de 596 millions de dollars dans le cadre d’un programme visant à mobiliser quelque 10 milliards de dollars pour aider la population syrienne
Huit ans après le déclenchement de la guerre en Syrie, les Etats-Unis ne lâchent rien. Au contraire, ils poursuivent leur objectif de faire tomber Bachar Al-Assad jusqu’au bout en injectant des milliards de dollars dans l’opposition quitte à armer des mouvances salafistes pour y arriver. Et la stratégie de Washington, mise en place depuis une décennie, ne change. Ni sous Obama, ni sous Trump encore mois sous Biden.
En effet, plusieurs médias ont révélé ce 30 mars la décision américaine de débloquer 596 millions de dollars dans le cadre d’un vaste programme humanitaire entre l’UE et les Etats-Unis qui doit permettre de lever au moins 10 milliards de dollars pour assister la Syrie, un pays déchiré par une violente guerre civile.
L’annonce de cette nouvelle a été faite par Anthony Blinken, secrétaire d’Etat américain ce 29 mars dans un communiqué. Pour le successeur de Mike Pompeo, il faut tout faire pour que cette aide financière puisse parvenir à la population civile. « Les vies des gens en Syrie dépendent de l’aide d’urgence qu’on leur apporte. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour permettre que cette aide leur parvienne », a-t-il déclaré.
.@SecBlinken: The lives of people in Syria depend on getting urgent help. We have to do everything in our power to create ways for that aid to get to them – to open pathways, not to close them. https://t.co/IF2qJA1zhH pic.twitter.com/QuUAS5rcAm
— Department of State (@StateDept) March 31, 2021
Dans le cadre de ce vaste programme humanitaire, plusieurs pays européens ont manifesté leur volonté d’apporter de l’aide à la Syrie. Parmi eux, figure la Grande-Bretagne dont le ministre des Affaires étrangères, Alex Raab, a annoncé ce 30 mars un soutien de 205 millions de pounds pour venir en aide à la population syrienne.
.@SecBlinken: The lives of people in Syria depend on getting urgent help. We have to do everything in our power to create ways for that aid to get to them – to open pathways, not to close them. https://t.co/IF2qJA1zhH pic.twitter.com/QuUAS5rcAm
— Department of State (@StateDept) March 31, 2021
Ce programme humanitaire intervient dans un contexte de crise sanitaire mondiale où la plupart des pays qui soutenaient l’opposition syrienne sont frappés de pleine fouet par la crise sanitaire. Cette aide arrive aussi à un moment où le régime de Bachar Al-Assad est en train de retomber sur ses pattes en reconquérant des territoires jadis totalement ou partiellement contrôlés par des groupes terroristes.
« Bachar a gagné »
Il convient de souligner que depuis bientôt deux ans (voire plus), la guerre en Libye attise très peu d’intérêts chez les médias occidentaux qui, pourtant en 2012, en avait fait un sujet de préoccupation majeur à l’échelle planétaire. Cette absence brusuqe d’intérêt au conflit syrien s’explique peut-être par le fait que l’Europe et les Etats-Unis qui avaient profité du Printemps Arabe pour imposer un changement de régime à Damas n’ont pas réussi à mener à bout cette mission pourtant cruciale pour l’Occident mais aussi pour l’Etat d’Israël, car la Syrie jouit du soutien de deux puissances que sont : l’Iran et la Russie.
D’ailleurs, en 2017, dans une interview accordée au média The National, Richard Ford, ex ambassadeur des Etats-Unis en Syrie, avait surpris plus d’un en affirmant avec assurance : « Assad a gagné et il restera au pouvoir. Peut-être qu’il ne sera jamais tenu responsable (des atrocités) et l’Iran sera en Syrie pour y rester. Voilà la nouvelle réalité que nous devons accepter et nous n’y pouvons pas grande chose ».
Plus de trois ans après les sombres prédictions de l’ex ambassadeur américain, les Etats-Unis ne veulent rien lâcher et entendent ébranler le régime de Bachar à travers des financements colossaux destinés à l’opposition sous couvert de programme humanitaire. Trump a échoué à faire tomber le régime de Bachar. Et Biden veut tenter sa chance.