Dix-sept dirigeants européens, la plupart de l’Europe de l’Est, ont adressé ce lundi 9 janvier 2017 une lettre à Donald Trump l’invitant à éviter à tout prix un rapprochement avec la Russie de Poutine. Lecourrier-du-soir.com a pu se procurer l’intégralité de cette lettre
En plein bras de fer entre la Russie et les Etats-Unis, les dirigeants de l’Europe réagissent. Dans une lettre adressée au nouveau président des Etats-Unis, Donald J. Trump, datant du 9 janvier 2017, les dirigeants politiques de 17 pays du vieux continent ont tendu la main à Trump et invité ce dernier à tenir tête à la Russie de Vladimir Poutine.
Dans la lettre, les 17 dirigeants félicitent d’abord Donald Trump pour son élection. « Nous, (les preneurs de décisions) et personnalités politiques européennes, nous vous félicitons pour votre élection en tant que 45ème Président des Etats-Unis. Nous sommes impatients de travailler avec votre administration pour renforcer notre puissante Alliance transatlantique ».
« Ce serait une grave erreur de mettre fin aux sanctions contre la Russie »
Les dirigeants de l’Europe n’ont pas attendu un seul moment pour s’attaquer à leur voisin russe. « Les efforts continus de la Russie pour déstabiliser l’Ukraine et son annexion de la Crimée menacent la paix, l’avenir et la sécurité que les Américains et les Européens ont créés ensemble à travers notre victoire lors de la Guerre Froide », soulignent-ils.
Dans leur lettre, les dirigeants européens mettent en garde Donald Trump contre une éventuelle tentative de coopérer avec la Russie. « Ce serait une grave erreur de mettre fin aux sanctions contre la Russie ou accepter la division d’une subjugation de l’Ukraine. En faisant cela, vous démoralisez ceux qui cherchent une orientation transatlantique pour ce pays (Ukraine) ».
« En faisant cela, vous affaiblissez la crédibilité de l’Amérique avec des alliés en Europe et ailleurs. Les règles établies par l’ordre international sur lesquelles la sécurité de l’Occident s’est reposée pendant des décennies seraient affaiblies. Les alliances qui sont la vraie source de la grandeur de l’Amérique seraient minées : des pays qui ont versé le sang, dépensé du trésor et du capital politique pour soutenir la sécurité transatlantique se demanderont si l’Amérique est désormais un ami sur qui compter », préviennent-ils.
« Vladimir Poutine n’est pas l’allié de l’Amérique »
Dans leur lettre, les dirigeants européens ont sévèrement taclé Vladimir Poutine. « N’ayez pas de doute : Vladimir Poutine n’est pas l’allié de l’Amérique. Il n’est pas non plus un partenaire international digne de confiance. Les deux présidents qui vous ont précédé ont, à leur manière, tenté de faire face au leadership de la Russie dans l’esprit de la confiance et de l’amitié. Grosse erreur : Poutine a pris leurs bonnes intentions pour des opportunités ».
Ils poursuivent : « sous Poutine, le record de la Russie en militarisme, en guerres, en menaces, en traités rompus et en fausses promesses ont fait de l’Europe un endroit plus dangereux. Poutine ne cherche pas la grandeur de l’Amérique. En tant que vos alliés, nous cherchons la grandeur de l’Amérique. Lorsque l’Amérique a fait appel à nous dans le passé, nous avons répondu. Nous étions avec vous en Irak, nous étions avec vous en Afghanistan. Nous avons pris des risques ensemble, nous avons sacrifié nos fils et nos filles ensemble (…). Voilà ce qui rend notre Alliance plus grande ».
« Poutine considère les concessions comme un signe de faiblesse »
Pour les dirigeants européens, une coopération avec la Russie « n’apportera pas la paix ». « Au contraire, elle rend l’hypothèse d’une guerre plus probable. Poutine considère les concessions comme un signe de faiblesse. Il aura tendance à tester la crédibilité américaine sur les champs de bataille des alliés de l’OTAN, tels que l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne ».
La lettre des dirigeants européens intervient dans un contexte particulièrement tendu où les relations diplomatiques entre les Etats-Unis et la Russie ne sont pas au beau fixe. Le message des dirigeants européens à la nouvelle administration de Donald Trump risque d’envenimer un climat déjà délétère. La présidence de prochain président américain nous permettra de savoir si le rapprochement pourtant tant souhaité par Poutine et Trump aura bien lieu.
Pour lire l’intégralité de la lettre, cliquez sur ce lien : Lettre des dirigeants européens à Trump