Face à l’escalade des violences qui secoue le Proche-Orient depuis quelques jours, la France d’Emmanuel Macron semble avoir choisi son camp dans une crise internationale qui a eu, ces dernières heures, un retentissement mondial et qui mobilise toutes les diplomaties occidentales.
Pour la France, un des plus grands alliés de l’Etat Hébreux, il est hors de question de lâcher Netanyahou. Ainsi, même si Paris tente de dissimuler sa proximité avec Israël, son impartialité apparaît clairement, comme le démontrent plusieurs événements survenus ces derniers jours. Dans cette crise, trois preuves confirment que Paris est bien du côté d’Israël.
La première preuve qui confirme l’impartialité de la France est : l’arrestation arbitraire de Bertrand Heillbron, président de l’Association France Palestine Solidarité (FPS). D’après plusieurs sources fiables, ce dernier a été interpellé ce 12 mai à sa sortie du ministère des Affaires étrangères. Le motif avancé pour justifier son arrestation a été : « manifestation interdite ». Rien ne justifie une telle interpellation si ce n’est une tentative d’intimider les soutiens de la cause palestinienne dans ce pays.
La deuxième preuve : ce 13 mai, l’Elysée a publié un communiqué intégralement lu par Lecourrier-du-soir.com et dans lequel on évoque un échange entre Macron et Mahmoud Abbas, président de l’Autorité. Dans le communiqué en question, l’Elysée nous apprend que Macron « a fermement condamné les tirs revendiqués par le Hamas et d’autres groupes terroristes visant le territoire israélien, mettant en grave danger la population de Tel Aviv et d’autres villes israéliennes et nuisant à la sécurité de l’État d’Israël ».
Pourtant, en aucun moment, Macron ne condamne les frappes aériennes de l’armée israélienne qui ont déjà fait au moins 33 morts. Les frappes aériennes de l’armée d’Israël constituent un usage disproportionné de la force et ne pas le condamner range clairement le président français dans la case des pro-Israéliens.
Troisième preuve : la France vient de demander au Préfet de Paris d’interdire les manifestations pro-Palestine dans la capitale française. L’annonce a été faite par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui s’est vanté ce 13 mai sur Twitter d’avoir donné l’ordre au Préfet de Police de Paris.
A Paris, j’ai demandé au Préfet de police d’interdire les manifestations de samedi en lien avec les récentes tensions au Proche-Orient. De graves troubles à l’ordre public furent constatés en 2014. Consigne a été donnée aux Préfets d’être particulièrement vigilants et fermes.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 13, 2021
Les choses sont désormais claires. La France fait arrêter de manière arbitraire le président d’une association pro-palestinienne qui n’est, en aucun cas, lié aux groupes terroristes dans une manif pacifique, condamne les tirs en provenance de Gaza mais pas ceux en provenance d’Israël et enfin interdit toute manifestation pro-Palestine sur son sol.
Macron veut participer à la résolution de ce conflit. Mais, il doit comprendre qu’on ne peut pas être juge et parti.