Barack Obama, a annoncé ce jeudi 12 janvier 2017 la fin de la politique migratoire américaine « Wet Foot, Dry Foot » mise en place en 1995 et qui permettait à des citoyens cubains expulsés de leur pays de pouvoir obtenir la nationalité américaine
Le président américain, Barack Obama, a annoncé ce jeudi qu’il met fin à une politique de 22 ans qui a permis à des Cubains qui sont entrés aux Etats-Unis illégalement de rester dans ce pays et de pouvoir y être régularisés. D’après le New York Times, la mesure a été faite sur demande du gouvernement cubain qui aurait accepté le retour de 2 746 Cubains au pays.
Dans un communiqué publié, Obama dira : « les Nationaux cubains qui sont entrés aux Etats-Unis de manière illégale et qui ne font pas face à des problèmes d’ordre humanitaire devront retourner, en accord avec les lois américaines. En prenant cette décision, nous traitons les migrants cubains de la même manière que les migrants des autres pays ».
« Le passé appartient au passé et que l’avenir sera différent »
La décision du président américain a été prise en concertation avec le Ministère américain de l’Intérieur. La décision, d’après les autorités américaines, entre dans le cadre de la normalisation des relations diplomatiques avec Cuba, après plusieurs années tensions diplomatiques.
« Nous sommes d’accord sur le fait que le passé appartient au passé et que l’avenir sera différent. Nous rejetons ainsi une politique unique envers Cuba au vu de la relation d’il y a 20 ans, ce qui est totalement différent maintenant », a souligné Jeh Johnson, ministre américain de l’Intérieur.
« La nouvelle a fait l’effet d’une bombe »
Le gouvernement de Barack Obama a également éliminé le Programme médical destiné aux médecins cubains qui étaient en mission à l’étranger afin de leur permettre de pouvoir fuir vers les Etats-Unis où ils pourront obtenir très rapidement la citoyenneté américaine et échapper ainsi à la persécution et à la répression du gouvernement de Fidel Castro.
La politique, si elle est saluée par le gouvernement cubain, divise profondément la communauté cubaine. Certains ne cachent pas leur déception. « La nouvelle a fait l’effet d’une bombe », rapporte Sonia. Cette dernière confie qu’elle s’attendait à une telle mesure, mais pas du gouvernement de Barack Obama.
« Que peut-on attendre de Trump ? »
« Je savais que Donald Trump pouvait faire une chose de ce genre en raison de sa position contre les migrants. Moi-même, j’avais envie de m’émigrer et profiter de cette loi qui protégeait les citoyens cubains sur le sol américain. Aujourd’hui, ce choix est plus difficile parce que c’est dure d’entrer aux Etats-Unis de manière légale », lamente-t-elle.
Incertitude pour Yudith qui vient de s’installer à Houston avec son mari et son bébé. Le couple vient tout juste d’arriver aux Etats-Unis il y a quelques mois. « Nous venons d’arriver. Demain, ils peuvent me demander de prouver que je suis persécutée à Cuba et ils peuvent nous retirer toutes les aides. Obama était pourtant meilleur et voilà ce qu’il a fait. Que peut-on attendre de Trump ? », se demande-t-elle inquiète.
« Wet foot, Dry foot »
D’autres se félicitent de cette décision. C’est le cas de Desi Jasan. « Je pense que c’est bien qu’ils aient supprimé cette loi. C’était un risque que courrait le peuple cubain et je ne pense pas que ce soit bien », admet-il. Même réaction pour José, âgé de 53 ans, qui a salué la suppression de cette loi et qui souhaite que les gens puissent voyager de manière ordonnée.
Rappelons que la politique connue sous son appellation anglaise « Wet foot, Dry foot » (en français Pied mouillé, Pied sec) était destinée aux migrants cubains qui avaient fui le pays entre le 5 avril et le 31 octobre 1980 sur le port cubain de Mariel. A cette date, le gouvernement de Fidel Castro avait expulsé près de 125 000 Cubains considérés comme contre-révolutionnaires.