Des centaines d’opposants ont marché ce samedi 14 janvier 2017 dans les rues de Tel Aviv pour exiger la démission de Benjamin Netanyahou, actuel premier ministre israélien. Le nom de ce dernier est cité dans une grave affaire de corruption
Les jours de Netanyahou seraient-ils comptés ? Depuis le vote de la résolution 2334 de l’ONU appelant à la fin de la colonisation juive en territoire palestinien occupé, les mauvaises nouvelles s’enchaînent pour Benjamin Netanyahou, actuel premier d’Israël qui, en ce moment, fait l’objet d’une enquête judiciaire dans une affaire de corruption dans laquelle il serait impliqué.
Depuis l’ouverture de cette enquête par la justice israélienne, l’image du Premier ministre a pris un sacré coup. Son implication dans le scandale qui secoue Israël se précise de plus en plus. Face à ce scandale d’une gravité extrême, des centaines de personnes ont marché dans les rues de Tel Aviv ce samedi, exigeant que Netanyahou démissionne.
« Assez de la corruption, assez de la honte »
D’après le journal Haaretz, la marche a commencé devant le quartier général des Forces Armées Israéliennes et a pris fin à la Place Rabin. Le journal précise que la marche a été organisée par l’Union Sioniste, les partis Meret et le mouvement des Jeunes Travailleurs. Les manifestants ont fait part de leur colère.
S’adressant à la foule, Yoel Hasson du parti Union Sioniste a accusé les ministres israéliens d’être des « avocats à temps plein » de Benjamin Netanyahou. « Il est temps de dire sans crainte : assez de la corruption, assez de la honte. Le gouvernement, dirigé par Benjamin Netanyahou, a perdu sa voie il y a longtemps. Résidents d’Israël, vous méritez plus », a-t-il lancé à la foule.
Pour Ilan Gilon, Netanyahou a perdu toute légitimité. « Les conflits d’intérêts et les pratiques sales et cyniques qui ont été révélées par les enregistrements ces 24 heures démontrent l’échec du mandat de Netanyahou. Il n’a plus de légitimité pour continuer à diriger l’Etat, c’est pour cela que nous sommes descendus dans la rue pour exiger sa démission immédiate ».
« Nous en avons marre du pourrissement de ce gouvernement »
Ksenia Svetlova, députée israélienne et membre de l’Union Sioniste, a aussi fait part de son ras-le-bol. « Nous en avons marre du pourrissement de ce gouvernement et de la corruption ». Faisant allusion aux enregistrements accusant Netanyahou d’avoir touché des cigares comme cadeaux, elle ajoutera : « prends le cigare, prends le champagne et la corruption et laisse-nous pour que la société israélienne guérisse de ses blessures ».
Rappelons que depuis plus de 48 heures, de nouvelles révélations émanent des enquêtes sur une éventuelle affaire de corruption dans laquelle serait impliqué Bibi. Ce vendredi, la chaîne Channel 2 a en effet révélé que Netanyahou avait comploté en 2014 avec un gourou des Médias, Arnon Noni Mozes, propriétaire du journal Yedioth Ahronoth.
« Chaque jour, il y en un qui me tue »
Les deux hommes avaient en effet convenu d’affaiblir un média concurrent, Israël Hayom, en échange d’une couverture médiatique favorable au Premier ministre. En 2014, Netanyahou avait demandé à Mozes de recruter des journalistes qui « seraient moins hostiles envers lui ». Mozes lui avait répondu : « Je comprends. Ne t’en fais pas. On fera en sorte que tu sois Premier ministre ».
Les enregistrements, obtenus par les enquêteurs, décrivent un Benjamin Netanyahou inquiet à l’époque de la couverture médiatique défavorable qui lui était réservée par la presse israélienne. Faisant allusion à cette situation, Netanyahou s’était agacé, déclarant : « chaque jour, il y en un qui me tue ». Ce scandale intervient moins d’un mois après la résolution de l’ONU. Netanyahou parviendra-t-il à tenir le coup ? Les prochains jours seront décisifs.