Depuis son accession à la tête de la France en 2017, Emmanuel Macron a changé 87% de ses directeurs d’administration. Amélie de Montchalin, la ministre de la transformation et de la fonction publique, refuse l’idée d’une politisation de la fonction publique (en pleine réforme de la fonction publique) mais avoue que le but de changer 87% de ses directeurs d’administration est de s’assurer qu’ils étaient « loyaux » vis-à-vis du gouvernement
Réforme de la fonction publique ou stratégie déguisée de Macron de se débarrasser des fonctionnaires trop gênants pour le pouvoir? La question se pose et la réponse ne tardera certainement pas à tomber. En tout cas, au moment où cette réforme fait polémique en France, la ministre de la transformation et de la fonction publique, Amélie de Montchalin, révèle que depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron a changé 87% de ses directeurs d’administration.
D’après le journal Le Monde qui donne l’information, la ministre refuse l’expression américaine « spoil system » qui consiste à remplacer l’ensemble de l’encadrement de l’Etat lors d’un changement de majorité. Pourtant, elle (la ministre) reconnaît tout de même que le but de changer 87% de ses directeurs d’administration est de s’assurer que ceux-ci sont « loyaux », qu’ils sont « d’accord avec la politique qu’on leur demande de mettre en œuvre ».
Parlant du spoil system, Amélie de Montchalin dira : « c’est la vision d’un monde administratif qui n’est pas le nôtre. Nous ne demandons pas dans notre pays à quiconque quelle est sa couleur politique. C’est pour cela que l’on a un statut, que l’on parle d’impartialité, de neutralité ».
Il convient de souligner que la réforme de la fonction publique est très loin de faire l’unanimité. D’ailleurs, ce 24 mai, dans une tribune intégralement lue par Lecourrier-du-soir.com et publiée par Le Monde, une cinquantaine de diplomates et de fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères s’y sont opposés.
« Les emplois publics doivent être maintenus à l’abri des influences partisanes »
Parlant de la réforme, ils diront sans ambages : « elle favorisera en effet les nominations au choix, sapera la neutralité des agents dont les spécialités sont méprisées et les emplois transformés en autant de prébendes : qui voudrait d’un consul ou d’un ambassadeur étiqueté politiquement ? ».
Et d’ajouter : « les emplois publics doivent être maintenus à l’abri des influences partisanes ou d’un caprice de quelque courtisan romancier de gare. Cette logique vaut au demeurant autant pour notre admirable administration préfectorale, et pour toutes celles qui sont menacées par cette logique méprisante pour les compétences d’agents de l’Etat dévoués à leur mission ».