Des troupes de la CEDEAO sont déployées en Gambie ce dimanche 22 janvier 2017 pour sécuriser le retour d’Adama Barrow, vainqueur des élections de décembre 2016 en Gambie. Cette décision intervient à la suite de l’annonce du départ de Yahya Jammeh qui a quitté le pays ce samedi 21 Janvier 2017
Après le départ de Yahya Jammeh annoncé ce samedi soir vers la Guinée, une nouvelle page de l’histoire de la Gambie se tourne. Désormais, place au nouveau président, Adama Barrow, de faire son retour dans sa terre natale pour aider les Gambiens, longtemps sous le règne d’un dictateur, à reconstruire l’un des pays les plus pauvres au monde.
Ce dimanche, l’on a appris que des troupes ouest-africaines ont été déployées dans le pays pour escorter Adama Barrow qui a été investi en tant que président de la Gambie ce 19 janvier à Dakar. L’annonce du déploiement des troupes a été confirmée par le général sénégalais qui commande les forces en provenance de cinq pays africains.
« Un pays doit avoir un gouvernement »
D’après AFP, des convois militaires ont traversé la frontière gambienne ce dimanche et devront arriver à Banjul dans quelques heures. L’entrée des troupes sur le sol gambien marque la première après une brusquement menée ce jeudi par l’armée sénégalaise qui a immédiatement rebroussé chemin.
Des poches de résistance sont toujours présentes dans le pays. D’après Marcel Alain de Souza, Président de la CEDEAO, des éléments pro-Jammeh et des mercenaires résistent encore. Ils ont même ouvert le feu ce dimanche au moment où les troupes traversaient la frontière. « Ils ont été neutralisés », a fait savoir Marcel Alain de Souza.
Dans un communiqué rendu public ce dimanche et dont AFP a reçu une copie, le président de la CEDEAO a justifié le déploiement de soldats en Gambie. « Un pays doit avoir un gouvernement, mais les conditions de sécurité exigeaient que des troupes soient envoyées pour sécuriser Banjul et d’autres villes », explique Marcel Alain de Souza.
« Le dictateur serait en Guinée »
Rappelons que Yahya Jammeh a finalement accepté de céder le pouvoir après avoir plusieurs fois renoncé à cette idée. Il a quitté la Gambie ce 21 janvier 2017. D’après le média gambien, Gainako, le dictateur a quitté la capitale Banjul à destination de la Mauritanie, alors que d’autres sources précisent que le dictateur gambien s’est rendu en Guinée chez Alpha Condé.
Le départ de Yahya Jammeh met ainsi fin à un bras de fer d’environ deux mois entre le dictateur qui a catégoriquement refusé sa défaite des élections présidentielles de décembre 2016 et la CEDEAO qui avait menacé d’intervenir militairement si Jammeh s’agrippait au pouvoir. Il convient de rappeler que Yahya Jammeh avait pourtant reconnu sa défaite avant de revenir sur ses propos, dénonçant des failles dans le comptage des voix.