Les Etats-Unis viennent d’injecter 5 millions de dollars (2,75 milliards de FCFA) pour financer le système éducatif de trois régions maliennes situées dans le Nord du pays
Les Etats-Unis cherchent-ils à occuper le vide laissé par la France au Mali? En tout cas, au moment où Paris et Bamako se livrent une guerre diplomatique sans merci, Washington qui avait déjà poignardé la France sur la question des sous-marins australiens tente d’imposer ses marques au Mali en finançant le système éducatif.
C’est en tout cas l’information obtenue ce 21 octobre par Lecourrier-du-soir.com de l’ambassade américaine. En effet, sur son site officiel, l’ambassade nous a appris que l’agence américaine pour le développement international (USAID) a décidé de débloquer une enveloppe de 5 millions de dollars (2,75 milliards de FCFA) afin de financer le système éducatif de trois régions maliennes à savoir Gao, Kidal et Tombouctou, basées au Nord du Mali.
Dennis B. Hankins, ambassadeur américain au Mali, s’est exprimé à la presse. Pour lui, ce financement permettra de garantir l’accès à l’éducation à tous les Maliens, y compris ceux vivant au Nord du pays, où pullulent depuis plus de 10 ans de redoutables organisations terroristes.
Sur le site de l’ambassade américaine, on apprend que les 5 millions de dollars serviront à financer le retour des enfants dans les salles de classe, mais aussi à construire et à rouvrir les écoles qui avaient été fermées après l’invasion des groupes djihadistes en 2012. Une partie de cet argent servira à apporter une assistance psychiatrique aux enfants traumatisés par la guerre.
Il faut dire que ce montant colossal est débloqué dans un contexte de crise diplomatique entre Bamako et Paris sur fond de déploiement de soldats russes. En effet, le Mali confirme être en négociation avec le gouvernement russe pour recruter des mercenaires du groupe Wagner afin d’aider dans la lutte contre le terrorisme. Paris qui a déployé ses soldats dans ce pays depuis 2012 refuse tout lien entre Bamako et Moscou et menace de retirer ses troupes.