D’après les informations fournies par plusieurs médias en France, l’Etat a dépensé 250 millions d’euros pour acheter 500 000 boîtes de Paxlovid, un antiviral indiqué pour les malades immunodéprimés ou risquant de développer une forme grave de Covid-19. Pourtant, seuls 3 500 patients ont été traités avec ce médicament
A quelques semaines d’une présidentielle cruciale pour la France, les scandales émergent brusquement et pourraient compliquer les chances d’Emmanuel Macron de briguer un second mandat. En tout cas, au moment où l’Affaire McKinsey défraie la chronique et plonge le gouvernement dans l’embarras, c’est un autre scandale (cette fois-ci sanitaire) qui risque de susciter une vive polémique dans ce pays.
En effet, ces dernières heures, il a été révélé dans la presse que l’achat de 500 000 boîtes du médicament Paxlovid par l’Etat français pour lutter contre le Covid est, pour le moment, un fiasco total. Ainsi, à en croire plusieurs sources consultées par Lecourrier-du-soir.com dont Capital.fr, deux mois après sa mise en vente, seuls 3 500 malades atteints de Covid ont été traités avec ce médicament.
« 500 000 boîtes à près de 250 millions d’euros et seuls 3 500 patients soignés »
D’après France Inter, cité par plusieurs sources, le fiasco est d’autant plus cuisant que l’Etat français a débloqué un pognon de dingue au moment de commander ce médicament. « Le gouvernement a misé gros : 500.000 boîtes achetées pour l’année 2022. Montant de l’addition : aux alentours de 250 millions d’euros. Pourtant, après deux mois de mise en service de ce médicament, seuls 3.500 patients en ont bénéficié », révèle France Inter.
Et les témoignages obtenus par ce média en disent long sur l’échec d’un médicament dont le résultat dans la lutte contre le Covid a pour le moment jugé très insignifiant. « Les médecins ne l’ont plus en tête. On est aujourd’hui submergés par des tas d’informations, notamment concernant le Covid. Si vous le dites une fois, ça n’est pas suffisant. Est-ce qu’on a dépensé autant dans l’achat des boites que dans la communication autour du produit, pas forcément », déplore Jacques Battistoni, président du syndicat MG France.
Pour d’autres, la procédure jugée très complexe pour se procurer le médicament est peut-être l’une des raisons de son échec. C’est en tout cas l’avis de Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. « Dans les 5 jours, le patient doit se rendre compte qu’il a le Covid. Il doit aller voir son médecin qui doit l’envoyer ensuite faire un test et ensuite rentrer dans une plateforme informatique un peu compliquée pour ensuite pouvoir commander le produit. Ça décourage tout le monde », explique-t-il.
Dans la presse, on fait savoir que les autorités sanitaires ne s’avouent pas vaincues. Elles comptent simplifier les procédures afin de relancer le médicament.