Deux jours seulement après l’annonce de l’arrêt des livraisons de gaz russe vers la Bulgarie, le « Medef » bulgare (association regroupant plus de 25 000 entreprises) met la pression sur le gouvernement et exige qu’il reprenne les négociations avec Moscou afin que le gaz russe, devenu indispensable pour le fonctionnement de l’économie du pays, puisse être rétabli dans les plus brefs délai
Après la tentative de provoquer l’effondrement de l’économie russe, tout laisse à croire que l’on assiste au réveil de l’Ours. En tout cas, après un mois de lourdes sanctions infligées à la Russie de Poutine pour avoir envahi l’Ukraine, Moscou commence à réagir et sa réaction plonge ses voisins dans l’embarras.
Rappelons qu’il y a trois jours, l’information selon laquelle la Russie allait couper le gaz à la Pologne et à la Bulgarie avait provoqué un véritable séisme en Occident, notamment en Europe. D’après plusieurs sources fiables, Moscou a décidé de couper son gaz à ces deux pays parce qu’ils refuseraient de payer en roubles.
Et la situation se complique davantage pour Sofia (capitale de la Bulgarie). Car, dans ce pays, ce sont les employeurs qui s’insurgent contre le gouvernement en place, exigeant de lui qu’il rétablisse le gaz russe afin d’éviter un effondrement du système économique très dépendant de l’énergie russe.
C’est du moins ce que notre média a appris du site d’information bulgare Bnr.bg. En effet, d’après cette source qui cite la ministre de l’Economie et de l’Industrie, Kornelia Ninova, la plus grande organisation patronale du pays en appelle à un dialogue entre Gazprom et l’Etat bulgare afin de reprendre les livraisons de gaz.
L’information a été confirmée par l’agence de presse russe Tass qui nous apprend que les représentants de quelque 25 000 entreprises bulgares ont participé à une rencontre avec la ministre bulgare de l’Economie. Toujours selon la même source, il s’agit des plus importantes entreprises du pays qui représentent, à elles seules, 86% du PIB, dont les revenus sont estimés à quelque 20 milliards de dollars et qui emploient plus de 82% des salariés du pays.
Face à la presse, la ministre Ninova a dévoilé l’objectif de cette rencontre. « L’objectif de notre rencontre est de sauver l’économie et l’industrie bulgare, sauver des emplois et de réduire l’inflation. (…) Nous demandons au gouvernement de reprendre les négociations avec Gazprom », a-t-elle martelé.
Il convient de rappeler que la décision de payer le gaz russe en roubles avait été prise par Vladimir Poutine qui l’avait d’ailleurs annoncée en mars dernier, peu après l’intervention des troupes russes en Ukraine. « Si ces paiements ne sont pas effectués en roubles, nous considérerons que l’acheteur n’a pas honoré ses engagements”, a-t-il menacé.