Dans un discours prononcé ce 9 mai à Strasbourg, Emmanuel Macron s’est exprimé sur le conflit en Ukraine. Face aux eurodéputés, le président français appelle à ne surtout pas « céder à la tentation de l’humiliation, ni de l’esprit de revanche »
Emmanuel Macron semble avoir retrouvé ses esprits. En tout cas, deux mois après le début de la guerre en Ukraine, le président français n’a pas manqué de tancer ses homologues européens sur les sanctions infligées à la Russie, dans un discours tenu ce 9 mai à Strasbourg.
Ainsi, dans son discours face aux députés européens, Emmanuel Macron a été très clair dans le soutien de son pays à l’Ukraine. « (…) Nous soutenons et nous continuerons de soutenir l’Ukraine, son président Volodymir Zelenski et tout le peuple ukrainien », a martelé le président français.
Et d’ajouter : « pour que cette guerre prenne fin, nous avons pris des sanctions sans précédent pour entraver durablement les sources de financement de la guerre en Ukraine. Pour soutenir l’Ukraine, nous avons mobilisé, comme jamais, d’importants moyens militaires, financiers, humanitaires et nous devons accentuer nos efforts pour mettre en place une réponse efficace en matière de sécurité alimentaire ».
Face aux eurodéputés, Macron dénonce les crimes de guerre commis par la Russie, mais nuance : « nous ne sommes pas, pour autant, en guerre contre la Russie. Nous œuvrons en Européens pour la préservation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine pour le retour de la paix sur le continent ».
Le président français tente tout de même d’apaiser les esprits en appelant à ne pas céder à l’humiliation (de la Russie, ndlr). « Nous devrons ensemble ne jamais céder à la tentation, ni de l’humiliation, ni de l’esprit de revanche, car elles ont déjà trop, par le passé, ravagé les chemins de la paix ».
Et de poursuivre : « nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l’Ukraine et la Russie (…) Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l’exclusion de l’un l’autre, ni même dans l’humiliation ».
Le discours de Macron intervient deux mois après l’invasion de l’Ukraine par les forces russes, une décision prise par Vladimir Poutine et qui a déclenché, dans le monde entier, des réactions très virulentes, notamment en Occident où les sanctions foudroyantes ont été prises pour affaiblir la Russie.
Ainsi, aux Etats-Unis, en France comme dans le reste de l’Europe, des sanctions extrêmement sévères ont été prises, dont l’expulsion de représentants diplomatiques russes, l’embargo du gaz et du pétrole russe, mais aussi la livraison d’armes lourdes à l’Ukraine afin d’aider ce pays à faire face à la menace posée par son voisin.