Des centaines de manifestants se sont donné rendez-vous à la Place de la République ce dimanche 19 février 2017 pour dénoncer la corruption qui gangrène le milieu politique français
A moins de deux mois de la présidentielle en France, les Parisiens dénoncent la corruption qui gangrène le milieu politique, surtout depuis l’affaire « Penelogate » qui secoue depuis deux semaines la campagne de François Fillon. Ce dimanche, ils ont été des centaines de Français à faire part de leur ras-le-bol par rapport à cette situation.
Dans la foule, l’on pouvait apercevoir de nombreuses pancartes qui témoignent d’une déception de nombreux français vis-à-vis de la classe politique. « Penelope, notre idole », pouvait-on lire sur l’une des pancartes ou encore « le plus beau métier du monde ». Sur les murs, on pouvait lire des messages sur graffiti dont celui-ci : « l’Etat : une mafia qui a réussi ».
« D’autres villes françaises ont suivi le mouvement »
Les manifestants s’étaient donné rendez-vous à la Place de la République, lieu symbolique abritant de nombreuses manifestations qui secouent la France. La dernière en date a été « Nuit Debout ». D’après le journal LeParisien, d’autres rassemblements ont également eu lieu à Lyon, Angers, Lille ou Quimper. Ce dimanche, à la Place de la République, c’est l’organisateur de l’événement qui a ouvert son discours sur l’affaire Fillon.
« Un mec qui se défend en changeant de réponses pour les mêmes accusations, qui se cache derrière la légalité de ses actes pour échapper au vrai problème qui est la légitimité de ses actes en tant que représentant élu allait peut-être s’en tirer encore une fois et prouvé encore une fois qu’on peut être élu et exercé le pouvoir tout en ayant des casseroles retentissantes », souligne-t-il dans son discours.
« On ne peut pas élire un escroc »
Les manifestants venus participer à cet événement n’ont pas manqué de faire part de leur déception vis-à-vis de l’élite politique. « On ne peut pas élire un escroc. J’ai voté Chirac, mais si c’est Fillon-Le Pen, ils se démerderont sans moi », s’agace Annie, âgée de 71 ans et interrogée par LeParisien. Agé de 66 ans, Patrice Roblet regrette que la France ne s’en soit pas sortie depuis la Révolution.
« Ils votent leurs lois et leurs privilèges, on ne s’en est pas sorti », regrette-il. Il convient de rappeler que ces manifestations interviennent deux semaines après les révélations troublantes qui touchent François Fillon, candidat du parti Les Républicains (LR) accusé d’avoir rémunéré des membres de sa famille sans que ces derniers n’aient exercé aucun travail pour lui.
« Marine Le Pen aussi accusée des mêmes faits »
Penelope Fillon, sa femme, aurait touché plus de 830 000 euros alors qu’il est toujours très difficile de prouver qu’elle a exercé une quelconque activité pour son mari. Marine Le Pen est également accusée des mêmes faits par le Parlement européen. Une de ses proches, Catherine Griset, aurait perçu un salaire pendant six ans sans exercer une réelle activité au sein du Parlement européen.
Le Parlement avait alors demandé à la candidate du Front National de lui rembourser un montant de 300 000 euros. Marine Le Pen avait catégoriquement refusé de restituer cette somme dénonçant une décision unilatérale et illégale.