La situation se complique pour Emmanuel Macron. En effet, quelques heures seulement après la grosse révélation faite par Le Monde et d’autres médias en France sur les liens très étroits qui ont existé entre l’entreprise américaine Uber et les dirigeants politiques français, l’ancien président de la République, François Hollande, brise son silence afin de redorer son blason.
Remettons les choses dans leur contexte. Une enquête menée par de grosses pointures du journalisme d’investigation a permis de révéler qu’Emmanuel Macron a agi en tant que lobbyiste de la multinationale Uber lorsqu’il était ministre de l’Economie. D’après les résultats de l’enquête, l’homme fort de Bercy a apporté un soutien de taille à Uber au moment où celui-ci tentait de déréguler le marché des VTC en France, provoquant dans plusieurs ville du pays des violentes manifestations.
Au cœur de la crise : le service UberPop mis en place par l’entreprise américaine et très largement décrié par les chauffeurs Uber. Un service pourtant défendu bec et ongles par l’entreprise qui devait en tirer un énorme profit, mais rejeté par le gouvernement socialiste de l’époque, dirigé par François Hollande.
Pour Uber, il fallait impérativement que son service UberPop passe. Pour y arriver, la multinationale américaine active ses réseaux et réussi à obtenir des rencontres avec le ministre de l’Economie de François Hollande (Emmanuel Macron) qui, en coulisse, leur a apporté un soutien indéfectible.
Mais, ce qui est grave dans cette affaire est que non seulement Macron a soutenu une entreprise dont l’objectif était de déréguler le marché des VTC en France, mais il l’a fait sans que le gouvernement ne lui donne son feu vert. C’est du moins la révélation faite par Libération qui dit s’entretenir avec François Hollande en personne.
« S’il l’ex-chef de l’Etat ne souhaite pas s’exprimer sur les détails de l’affaire, il nous fait savoir ceci : ‘il n’y a jamais eu, au niveau de l’Elysée, la connaissance du moindre deal. Si ça s’est fait, l’Elysée n’était pas au courant' », révèle la source. Et le média d’ajouter : « par ailleurs, sans démentir l’information, François Hollande ajoute qu’il ‘n’a pas le souvenir’ d’avoir rencontré Travis Kalanick, un des fondateurs d’Uber, en février 2014, comme le rapporte le Monde. Quant à Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur et qui doit gérer les tensions entre taxis et VTC, il aurait été mis au courant du deal par Emmanuel Macron au début de l’été 2015 et l’aurait «accepté» d’après le ministre de l’Economie. Ce lundi, il répond à Libération qu’il réserve sa parole ‘à un cadre officiel, comme une commission d’enquête parlementaire, par exemple' ».
Interpellé sur cette affaire, Emmanuel Macron se défend bec et ongles. « J’ai été ministre. Le ministre que je suis a fait son travail. (…) Je l’assume à fond. (…) J’en suis fier. S’ils ont créé des emplois en France, je suis hyper fier de cela. Et vous savez quoi? Je le ferai demain et après-demain », a-t-il réagi.
🔴 Emmanuel #Macron sur #Uber: « Je l’assume à fond, j’ai vu des chefs d’entreprise étrangers et j’en suis fier s’ils ont créé des emplois en France (…) et je le referai demain et après demain » #UberFiles pic.twitter.com/J24XvNh8EJ
— Guillaume Daret (@GuillaumeDaret) July 12, 2022