Dans un reportage publié ces dernières heures et qui a déclenché une vive polémique aux Etats-Unis, le média américain CBS News confirme que seuls 30 à 40% des armes livrées à l’Ukraine arrivent à destination. Autrement dit, environ 70% des armes disparaissent. Ce constat est d’autant plus alarmant qu’il y a une semaine, en France, le journal Le Monde révélait la dissémination des armes livrées aux soldats ukrainiens.
Ces armes sont-elles revendues? Existe-t-il un marché noir mis en place par des autorités politiques corrompues pour transformer la livraison d’armes un juteux business? Kiev a mis en place une commission d’enquête pour y répondre. Mais, pendant ce temps, en Occident, la colère est montée d’un cran
L’armée ukrainienne risque-t-elle de s’attirer la colère de l’Occident? Difficile de répondre à cette question pour le moment. Mais, ce qui est sûr, c’est que depuis quelques semaines, les médias en Occident s’inquiètent de la disparition des armements que l’Occident lui a envoyés pour se défendre de l’invasion russe.
En effet, ce 28 juillet, le journal français Le Monde, dans un article intitulé : « guerre en Ukraine : les alliés s’inquiètent de la dissémination des armes livrées » avait brisé le tabou, faisant état du regret de plusieurs Etats occidentaux sur le manque de transparence de l’armé ukrainienne concernant la traçabilité des livraisons, en particulier les munitions et les armes de petits calibres.
Sur ce, Le Monde révélait : « avec la multiplication des envois d’équipements militaires et d’armes en Ukraine, un certain nombre de pays alliés s’inquiètent, depuis plusieurs mois, de leur possible dissémination hors du théâtre ukrainien par le biais de groupes criminels ou du marché noir. Même si, à ce stade, aucun élément public ne permet d’étayer ce phénomène qui s’était produit à la fin des années 1990 avec les guerres de Yougoslavie et nourrit encore les trafics en Europe de l’Ouest, ce risque fait l’objet aujourd’hui d’une préoccupation grandissante, à Paris, au sommet de l’exécutif. »
Et cette crainte gagne du terrain. Car, 07 août, c’est le média américain CBS News qui remet le sujet sur la table dans un article lu par Lecourrier-du-soir.com et largement relayé sur la toile. En effet, d’après le média américain qui s’est entretenu avec Jonas Ohman, PDG de Blue-Yellow (organisation basée en Lituanie et chargée de rencontrer et de livrer des armes non-létales à des unités militaires depuis la guerre entre la Russie et l’Ukraine de 2014), il y a de quoi s’inquiéter.
Car, d’après Jonas Ohman, depuis avril dernier, seuls 30 à 40% des armes livrées par voie frontalière arrivent à destination. Face à cette situation qui exaspère les autorités ukrainiennes, CBS note que Kiev a mis en place une commission spéciale destinée à suivre la traçabilité du flux d’armes qui entrent sur son sol.
Face à la grosse polémique provoquée par cette révélation explosive, le média américain CBS a dû supprimer un twitte posté sur son compte officiel dans lequel il expliquait que seuls 30% des livraisons d’armes arrivaient à destination. Le média américain a-t-il reçu des pressions? Le temps nous le dira.
We removed a tweet promoting our recent doc, « Arming Ukraine, » which quoted the founder of the nonprofit Blue-Yellow, Jonas Ohman’s assessment in late April that only around 30% of aid was reaching the front lines in Ukraine. pic.twitter.com/EgA96BrD9O
— CBS News (@CBSNews) August 8, 2022
Pour rappel, depuis l’invasion russe survenue le 24 février dernier, plusieurs pays occidentaux avaient annoncé une livraison d’armes à l’Ukraine pour aider ce pays à faire face à l’agression russe. Depuis, les Etats-Unis ont injecté des milliards pour armée Kiev. Mais, pas que! En Europe, La France, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne… ont également envoyé des armes à l’Ukraine.