Le laboratoire Viatris a été condamné en mars 2022 à une lourde amende de 264 millions de dollars pour avoir gonflé le prix de son médicament anti-allergie de 100 à 608 dollars sans aucune raison valable
Finalement, Big Pharma est incontestablement le roi de la fraude. Et les médias qui taisent ses pratiques malsaines sont, sans aucun doute, ses principaux complices.
En effet, depuis bientôt deux semaines, Lecourrier-du-soir.com s’est engagé à dévoiler tous les gros scandales financiers auxquels les géants pharmaceutiques sont impliqués et qui n’ont pas obtenu une large couverture médiatique pour des raisons que l’on ignore totalement.
Ainsi, après avoir récemment révélé la lourde amende infligée à Pfizer, à Novartis et à Gilead pour pratiques malsaines, notre média vient d’apprendre qu’en mars 2022, le laboratoire américain Viatris, l’un des plus importants au monde, a été condamné à une amende de 264 millions de dollars.
C’est en tout cas ce que notre rédaction a appris du média américain New York Times. D’après cette source, Viatris (jadis connu sous le nom de Mylan) a été sanctionné pour avoir gonflé le prix de son médicament EpiPens, prescrit dans le traitement des réactions allergiques. Mis en vente en 2007 à 100 dollars, le médicament sera facturé à 608 dollars en 2016. Une hausse totalement injustifiée.
Dans la plainte contre l’entreprise (consultée par le New York Times), les plaignants accusent Viatris d’avoir fait gonfler les prix de son médicament sans aucune raison valable. Pour les avocats des victimes, la décision a été prise par des cadres de la boîte qui ne pensent qu’à se remplir les poches.
Et leur objectif a bien été atteint. Car, d’après le New York Times, une maman d’Arizona dont le médicament a été prescrit à son fils a dû dépenser plus de 2 475 dollars. Et elle ne fut pas la seule. Un père de famille de Delaware a, quant à lui, dépensé 1 100 dollars pour son fils allergique aux œufs, au lait et à l’arachide. Reconnu coupable, Viatris a accepté de payer une amende de 264 millions de dollars pour clore le dossier.
The drugmaker Viatris said it had agreed to pay $264 million to settle a class-action lawsuit that alleged it was involved in an illegal scheme when the company, in 2016, raised the price for two EpiPens to $608 from $100. https://t.co/Q9wAkL9Eq3
— The New York Times (@nytimes) March 1, 2022
Il convient de rappeler que Viatris n’est pas le seul géant pharmaceutique américain à être condamné pour fraude en pleine pandémie. En effet, en 2020, le laboratoire suisse Novartis avait également été condamné à une amende de 678 millions de dollars pour avoir corrompu des médecins.
L’information avait été relayée par la justice américaine dans un communiqué intégralement lu par Lecourrier-du-soir.com. Dans ledit communiqué, la justice de New-York accuse Novartis d’avoir organisé, pendant des années, des “Speaker Programs”, c’est-à-dire des événements organisés dans des lieux chics et durant lesquels des médecins et experts sanitaires corrompus à coup de plusieurs millions de dollars viennent faire la publicité d’un médicament en ne soulignant que ses bienfaits chez les patients.
Reconnu coupable, le laboratoire suisse a ainsi été condamné à une amende de 678 millions de dollars. De cette somme, 591 442 dollars seront versés à l’Etat américain en guise de dommages et intérêts en vertu de la loi False Claims Act. Le laboratoire suisse a accepté de signer le Corporate Agreement Act (CIA) pour mener des réformes approfondies quant à son fonctionnement. Novartis s’engage également à réduire considérablement les montants alloués à ces événements.
