Le sujet est extrêmement sensible, voire tabou et les rumeurs avaient déjà été totalement démenties par les autorités européennes et américaines. Cependant, face à la présentation de preuves de plus en plus accablantes, les langues ont fini par se délier. Et l’un des premiers médias à en parler a été le journal Le Monde dans un article publié ce 28 juillet.
Dans l’article en question intégralement lu par Lecourrier-du-soir.com, le média français y expose les regrets des autorités européennes et américaines sur le manque de transparence de l’armée ukrainienne concernant la traçabilité des livraisons, en particulier les munitions et les armes de petits calibres.
Sur ce, Le Monde révélera : “avec la multiplication des envois d’équipements militaires et d’armes en Ukraine, un certain nombre de pays alliés s’inquiètent, depuis plusieurs mois, de leur possible dissémination hors du théâtre ukrainien par le biais de groupes criminels ou du marché noir. Même si, à ce stade, aucun élément public ne permet d’étayer ce phénomène qui s’était produit à la fin des années 1990 avec les guerres de Yougoslavie et nourrit encore les trafics en Europe de l’Ouest, ce risque fait l’objet aujourd’hui d’une préoccupation grandissante, à Paris, au sommet de l’exécutif.”
Et cette crainte gagne du terrain. Car, 07 août, c’est le média américain CBS News qui remet le sujet sur la table dans un article lu par Lecourrier-du-soir.com et largement relayé sur la toile. En effet, d’après le média américain qui s’est entretenu avec Jonas Ohman, PDG de Blue-Yellow (organisation basée en Lituanie et chargée de rencontrer et de livrer des armes non-létales à des unités militaires depuis la guerre entre la Russie et l’Ukraine de 2014), il y a de quoi s’inquiéter.
Selon les informations fournies par Jonas Ohman, depuis avril dernier, seuls 30 à 40% des armes livrées par voie frontalière arrivent à destination. Face à cette situation qui exaspère les autorités ukrainiennes, CBS note que Kiev a mis en place une commission spéciale destinée à suivre la traçabilité du flux d’armes qui entrent sur son sol.
Et l’affaire connaît un nouveau rebondissement. Car, ce 15 août, c’est le média BulgarianMilitary, spécialisé dans les questions militaires qui fait une révélation de taille. En effet, d’après cette source, l’armée ukrainienne a mis en vente, sur le Dark Web, un drone Switchblade 300 pour un montant estimé à 4 000 dollars.
Et pire, d’après la même source militaire, ce n’est pas la seule arme mise en vente sur internet. Car, à en croire la source, un antichar Javelin est également en vente pour un montant de 30 000 dollars. D’après BulgarianMilitary, les Ukrainiens comme les Américains sont bien au courant de ce phénomène.