Le gros danger qui guette l’Europe en ce début du 21ème siècle est sa soumission totale aux Etats-Unis qui lui imposent des guerres dans lesquelles elle a tout à perdre et presque rien à gagner. Et la guerre en Ukraine semble préfigurer ce crépuscule européen que beaucoup voyaient venir depuis des années.
En effet, ces derniers jours, il a été rapporté par la presse internationale que les gazoducs Nord Stream 1 et 2 reliant la Russie à l’Allemagne (et dont le fonctionnement est crucial en ces temps de crise énergétique) ont été visés par des actes de sabotage. Mais, étrangement, sans aucune preuve, l’Union Européenne a pointé du doigt la Russie de Poutine l’accusant d’en être l’auteur.
Pourtant, il existe un fait marquant dans cette affaire qui a eu un retentissement mondial ces dernières heures : Joe Biden avait déclaré, en février dernier, que si la Russie venait à envahir l’Ukraine (ce qui s’est produit plus tard), il n’y aurait plus de Nord Stream. Donc, logiquement, si l’on veut trouver un coupable, on ne devrait pas chercher loin. Et aujourd’hui, tous les spécialistes en matière de Défense ont la certitude totale que ce sont les Etats-Unis qui ont attaqué les deux gazoducs.
D’ailleurs, quelques heures seulement après la révélation de l’incident par les médias, un ex ministre polonais de la Défense (personnalité très bien informée) a surpris plus d’un par un twitte qui aura fait le tour de la toile : « Merci, les Etats-Unis », a-t-il réagi, confirmant ainsi l’implication de l’Oncle Sam dans un désastre écologique dont les conséquences risquent d’être extrêmement dures pour l’Europe.
Mais, alors, pourquoi, après avoir eu la confirmation totale que ce sont les services de renseignement américains qui ont saboté les deux gazoducs, aucune personnalité européenne n’a eu le courage de pointer du doigt Washington qui a tout intérêt à ce que Nord Stream 1 et 2 ne fonctionne plus?
Comment expliquer cette lâcheté de la part des dirigeants européens qui, depuis le début de la guerre en Ukraine, ont aveuglément suivi Oncle Sam en livrant des armes lourdes dans une guerre dans laquelle ils n’ont presque rien à gagner (à part peut-être quelques marchés qui leur seront attribués au moment de la reconstruction d’un pays à moitié détruit par la Russie) ?
Il faut avoir le courage de le dire. Les sanctions contre la Russie qui n’ont profité qu’aux Etats-Unis risquent de plonger l’Europe dans une crise énergétique et financière sans précédent. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : en seulement 7 mois de conflit, l’Union Européenne a déjà dépensé 450 milliards d’euros pour faire face à une crise énergétique qu’elle pouvait pourtant éviter en s’opposant frontalement à Washington qui semble d’ailleurs se réjouir de la voir glisser dans une décrépitude économique sans précédent.
Mais, comme par hasard, à Bruxelles, les élites ferment les yeux et ne veulent rien voir. Et pire, celles et ceux qui tentent de les ramener à la raison sont traités de méchants complotistes et suppôts de Poutine qui voudraient voir l’Europe s’effondrer comme un château de cartes.
Difficile à dire, mais nous sommes obligés de nous rendre à l’évidence : cette soumission inconditionnelle à l’Amérique du Nord (de la part du vieux continent) est révélatrice d’une Europe extrêmement faible et naïve qui se laisse manipuler par un « vieil allié » dans une guerre qui se joue à ses portes et qui, financièrement, pourrait accélérer sa chute, qui est d’ailleurs perceptible à tous les points.
Et les faits sont là : la France est en train d’être malmenée en Afrique où sa présence est de plus en plus contestée par les peuples de ce continent stratégique pour les intérêts politiques et économiques de l’Hexagone. Le Moyen-Orient est et restera le pré carré des Etats-Unis pour les 50 prochaines années. La Chine et la Russie ont commencé à gagner les cœurs et les esprits des pays dits du tiers-monde ou géopolitiquement isolés tels que l’Iran et la Syrie.
Pendant ce temps, l’Europe se complait dans son rôle d’éternel lécheur de botte d’une Amérique qui ne cesse de l’humilier et de la rabaisser aux yeux du monde entier.
Si Bruxelles tarde à se réveiller (de son sommeil profond), demain, l’Europe sera la risée du monde entier.